“Un regroupement de différents habitats légers, réversibles, organisé par un collectif d’habitants, qui réfléchit au projet d’aménagement, puis à la conception, la construction, avec une volonté de vivre ensemble, et de réflexion collective, pour habiter la terre d’une autre façon, beaucoup plus écologique”, résume Angéline Broust, présidente de l’association Hameaux légers, qui accompagne ces projets en France depuis 2018.
Que ce soit des habitats mobiles, déplaçables, démontables, compostables, le principe est de toujours pouvoir revenir au terrain initial, qu’il n’y ait pas d’artificialisation du sol. D’autant plus que, si les habitants sont propriétaires du bâti, ils ne le sont pas du terrain, puisqu’ils le louent en tant qu’association ou coopérative, pour une durée définie avec le bailleur, collectivité ou propriétaire privé.
Une autre population
“Une fois le bail signé, le loyer s’élève entre 50 et 150 euros par mois. Ce qui permet de partir, au gré des évolutions de vie, avec son habitat si on le souhaite “, précise Angéline Broust.
Ce qui rassemble ces pionniers : la volonté d’une vie plus minimaliste, plus proche de la nature, avec une attention aux enjeux écologiques et aussi la volonté de dynamiser des territoires, en milieu rural. Du côté des communes et collectivités, l’idée va être de faire venir un autre type de population, qui va s’engager dans des actions associatives, économiques, qui va avoir envie de s’intégrer et de faire bouger les choses.
Des projets sont en cours en Bretagne, dans le Nord, dans les Alpes-Maritimes, dans le Lot, à proximité de Strasbourg, dans le Puy-de-Dôme. Des appels à candidatures sont lancés régulièrement. En ce moment à Commana, dans le Finistère, l’association est à la recherche de futurs habitants pour son projet.
“Il y a une véritable réflexion autour de l’autonomie, de la mutualisation des services, des outils, des espaces. L’essence première de l’être humain, être social, a peut-être été perdue au cours des décennies précédentes. On revient à ce qu’on est vraiment, à la notion d’apprendre et de grandir ensemble. Cette notion de propriété me dérange de plus en plus. Je pense que la terre est un bien commun, la considérer individuellement ne me paraît pas faire sens aujourd’hui.”
“L’envie de changement est là”
Avant de se lancer, une réflexion personnelle, individuelle est nécessaire, car s’il s’agit néanmoins d’un saut dans l’inconnu. Il faut également être conscient qu’un projet peut mettre jusqu’à 2 ans pour se réaliser. Donc il vaut mieux arriver avec une envie déjà mûre. Ensuite, Hameaux légers peut accompagner sur différentes dimensions : le facteur humain qui est la partie clé, mais aussi architecturale, juridique, financière.
“On est passionnés par ce qu’on fait et on veut que ça aille plus vite. L’objectif est de répliquer ce genre de projets et que ça se développe davantage en France. On est assez certains que ça ne va faire que se développer. Et les enjeux climatiques éveillent vraiment de plus en plus les esprits. L’envie de changement est là. C’est cela qui nous porte, ça nous fait du bien de sentir cet élan.”