“Quand on entend Paris, on pense à ce grand bassin industriel, explique Éric Ollivier, auteur du guide “Guide Tao Paris et sa région, éthique et écologique”, mais souvent, les gens ne savent pas qu’en Ile-de-France, il y a quatre parcs naturels régionaux – probablement bientôt 5 -, plus de 50% de surface cultivable ou de forêt, et qu’il suffit de parcourir une vingtaine de kilomètres hors du centre pour trouver de nombreux espaces verts, que les randonneurs et les amoureux de nature peuvent sillonner à loisir. Sans compter le bois de Boulogne et le bois de Vincennes.”
Ce sont les avantages des défauts, car plus la région est dense, plus le maillage des mobilités douces est important. D’abord, pour arriver dans la capitale, on peut recourir au train, au covoiturage, au car, voire même au vélo si l’on se sent le courage ou que l’on est bien préparé et entraîné. En effet, la Scandibérique passe par Paris. C’est la portion française de l’EuroVelo 3, la plus longue véloroute de l’Hexagone, reliant la Norvège à l’Espagne, en passant par Saint-Jacques-de-Compostelle. Elle couvre plus de 1700 km et traverse 20 départements, quatre régions et des grandes villes comme Paris et Bordeaux.
D’ailleurs, au cœur même de Paris, les habitants, y compris ceux de la petite couronne, utilisent désormais plus le vélo que la voiture pour leurs transports quotidiens. Les pistes cyclables sont d’ailleurs en augmentation constante. Il existe aussi un réseau de location de vélos chez les professionnels, ou en libre-service à chaque coin de rue.
Des déplacements pédestres, mais aussi fluviaux
Il est très facile de se déplacer à 50 km de Paris si l’on n’est pas motorisé, que ce soit en TER ou RER, avec la possibilité de mettre son vélo dans les trains, mais pas encore dans le métro. Il faut juste penser à le faire hors des heures de pointe. “Le Guide Tao Paris et sa région” partage de nombreux conseils pour se faciliter la vie dans les transports avec son vélo. Paris est par ailleurs une capitale relativement petite, ce qui permet de la visiter à pied et de se repérer facilement grâce à la Seine et ses grandes artères.
Sans oublier la possibilité de se déplacer à Paris sur l’eau. Outre les célèbres bateaux-mouches, le “Guide Tao Paris et sa région” propose de louer un bateau électrique, dont la vitesse ne dépasse pas les 8 km/h. Ces balades sont réalisables le long du canal de l’Ourcq, en partant du quartier de La Villette avec son esprit culturel, puis en avançant en direction d’une partie plus industrielle agrémentée de street art, avant de rallier des coins très nature, avec le parc forestier de la Poudrerie en Seine-Saint-Denis, par exemple, où on peut s’arrêter, laisser son embarcation et aller se balader à pied puis revenir. On peut aussi louer un canoé et faire de belles balades le long de la Seine ou de la Marne, remonter les canaux en toute sérénité.
Ces idées ne sont pas inintéressantes à quelques mois des Jeux olympiques et paralympiques de Paris, qui ne manqueront pas de ravir ceux qui souhaitent sortir du tumulte à ce moment-là ou faire une pause salutaire entre deux compétitions. Car ils seront légion, en provenance du monde entier, à investir la capitale le temps de quelques semaines, athlètes, staff, média, public.
“Notre point n’est pas de dire que les JO sont verts”, précise Eric Ollivier, “en revanche, on constate les progrès qui ont été faits depuis Londres, par exemple”. Dans le guide, un chapitre est d’ailleurs consacré à la question, celle d’avoir su transformer des structures existantes en les rendant plus écoresponsables, sans en créer de nouvelles, dans 95% des cas. La piscine de Saint-Denis, par exemple, a été pensée écologiquement. “Il aurait peut-être été plus judicieux de créer plusieurs petites piscines, mais l’infrastructure a le mérite d’exister désormais, dans un département où seulement 50% des habitants savent nager. On veut insister non seulement sur l’aspect écologique, mais aussi sur l’aspect social.”
Même chose à Vaires-sur-Marne (Seine-et-Marne), où auront lieu les épreuves d’aviron et de canoé kayak, dans un lieu préexistant mais où des panneaux photovoltaïques, notamment, ont été ajoutés, rendant le lieu plus écoresponsable, ce qui n’aurait sans doute pas été possible sans la venue des Jeux olympiques.
Se baigner dans la Seine en 2025
Autre sujet qui touche Parisiens, franciliens et touristes, celui de la baignade dans la Seine, interdite par arrêté préfectoral depuis 1923, mais bravée jusque dans les années 60 par les locaux. Si les athlètes seront les premiers depuis des décennies à nager dans le fleuve, trois lieux ont été identifiés où de gros moyens de pompage et nettoyage seront mis en action pour que tous puissent réaliser en 2025 le rêve de pouvoir à nouveau plonger en plein cœur de Paris. “Plus profondément, s’enquérir de la qualité de l’eau ici, partout, est un sujet primordial aujourd’hui et tant mieux que les Jeux olympiques et paralympiques permettent de se pencher sur la question. Que cela éveille les consciences me parait très positif”, insiste l’auteur.
Si vous comptez vous rendre aux compétitions, préférez des modes de déplacement écoresponsables et privilégiez des hébergements et restaurants labellisés. “Parler de cette période olympique était un prétexte pour montrer que l’offre écoresponsable, éthique, durable est très importante en Ile-de-France. Il est possible de sortir des sentiers battus, hors des grands classiques.”
Tous les bons plans dans le détail – et ils sont nombreux – sont à retrouver dans le “Guide Tao Paris et sa région, éthique et écologique“, qui vient de paraître, en librairie, sur le site des guides Tao et sur l’application éponyme, en version papier ou numérique.