C’est en 2019 qu’a été lancée la Convention Citoyenne pour le Climat, sous l’impulsion du gouvernement. Cent-cinquante citoyens avaient alors été tirés au sort pour travailler autour d’une question : « Comment réduire les émissions de gaz à effet de serre d’au moins 40 % d’ici à 2030, dans un esprit de justice sociale ? » Cent-cinquante propositions ont été formulées après neuf mois de travail.
Se calquant sur ce même schéma, Grenoble Alpes Métropole a créé sa propre Convention Citoyenne pour le Climat. Cent habitants des 49 communes de la métropole ont été tirés au sort. Ils ont planché pendant huit mois sur deux sujets : la réduction des émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030 et l’atteinte de la neutralité carbone d’ici à 2050.
« Nous sommes dans un territoire de montagne, au cœur des Alpes. Nous vivons les changements climatiques deux fois plus vite, analyse Pascal Clouaire. Ce dernier est vice-président de la Métropole de Grenoble en charge de la culture et de la démocratie. C’est notre géographie qui nous impose et conduit à prendre ces mesures particulières. Il n’y a plus de neige. Aujourd’hui, la faune et la flore sont en train de changer sous nos yeux. »
Échanger des idées
Des experts, membres d’association, scientifiques ou entreprises ont par ailleurs éclairé les citoyens choisis pendant leurs sessions de travail. Parmi eux, Aurélie Patruno. Au départ surprise par ce projet, elle y est allée avec beaucoup de curiosité. À ce moment-là, l’écologie ne faisait pas partie de ses priorités. « Puis finalement, quand on voit la réalité des choses, comme la fonte des glaciers, on ne peut pas rester sans rien faire », dit-elle avec aplomb.
Cette expérience lui a fait par ailleurs prendre conscience de certaines choses, jusqu’à chambouler son quotidien. « Par exemple, par rapport à la viande, on me disait que ce n’était pas bon d’en manger, etc. Et finalement, quand sait le nombre litre d’eau que ça nécessite, le méthane… Je suis devenue végétarienne, dit-elle en riant. Si chacun de nous parle de ces sujets autour de nous, c’est obligé, des choses se passent. Alors, changer les comportements, ce n’est pas facile, mais nécessaire. »
Convention Citoyenne pour le Climat : 219 propositions
Pendant ces mois de travail, il y a eu de nombreux échanges entre les participants issus de différents milieux, classes sociales, n’habitant pas dans le même environnement. Au fur et à mesure de ses sessions de travail, qui ont parfois pu intense, sont ressorties 219 propositions : favoriser le développement d’une filière protéines végétales, interdire l’installation de nouvelles grandes surfaces en périphérie des centres-villes, la végétaliser des murs et des toits… Elles sont répertoriées dans neuf catégories : agriculture, alimentation, habitat, mobilité… La Métropole examinera ces propositions en avril.