“L’humain m’a toujours intéressé”, raconte Grégory Lafage. C’est pourquoi il s’oriente tout d’abord vers des études de philosophie. Mais, rapidement, il réalise qu’il souhaite s’occuper des gens, dit-il. Il choisit une voie plus psycho-pratique, en se formant à la sophrologie, puis à l’EMDR et, enfin, à l’ennéagramme. Un chemin qu’il emprunte donc très tôt, et dès le début de l’année 2003, il ouvre son cabinet.
Il y a 20 ans, la sophrologie est encore méconnue en France. “Contrairement à l’époque actuelle du tout thérapeute, lorsque l’on voulait rentrer dans les hôpitaux avec cette méthode, c’était beaucoup plus complexe, raconte-t-il. Il fallait démontrer qu’on pouvait avoir une action directe sur les gens.” Grâce aux rencontres de la vie, Grégory Lafage intègre alors l’institut Portmann, à Bordeaux, spécialisé dans les cours et formations en otorhinolaryngologie, travaille avec le professeur Negrevergne à l’origine du TASM (Traitement acouphènes et surdité multidisciplinaire), une association de professionnels qui unissent leurs compétences pour aider les patients présentant de l’hyperacousie et des acouphènes invalidants.
En effet, la sophrologie a une action directe sur le système nerveux autonome, laquelle est reconnue par l’Afrépa (l’Association francophone des équipes pluridisciplinaires en acouphénologie), précise Grégory Lafage. Naturellement, la relaxation va permettre une vaso-dilatation du calibre des vaisseaux, ce qui va diminuer l’acouphène. “Dès qu’on arrive à relâcher, forcément, il y a une diminution du bruit, et la chimie interne d’un être humain est toujours plus puissante que la chimie externe, celle que l’on va lui donner.”
Une rencontre saisissante avec l’ennéagramme
En parallèle de ce travail, Grégory Lafage découvre un outil qu’il décrit comme fabuleux, l’ennéagramme. Une méthode qui le fascine, de par ses origines très anciennes, qui remonteraient à Pythagore et qui aidait au développement spirituel. Dans les années 60, l’ennéagramme passe dans le domaine de la psychologie, tout particulièrement sous l’impulsion d’Helen Palmer et David Daniels, professeurs à l’université de Stanford, “qui ont un peu expurgé l’outil de son côté spirituel”.
Une méthode qu’il découvre lors d’un stage chez un ami ostéopathe. L’impact émotionnel est immédiat. “Ça a été tellement fort de reconnaître en moi les leviers qui ont fait que, dans ma vie, j’ai fait telle chose plutôt que telle autre, que j’ai cherché plusieurs organismes de formation et ai étudié cette méthode en long en large et en travers. Ça a vraiment été une révélation ! Sur soi, mais également sur comment reconnaitre les autres dans leur diversité et leur façon d’être.”
L’ennéagramme permet de recréer de la communication avec l’autre, parce qu’on n’a pas tous la même vision du monde. “Ça marche par croyances, lesquelles sont les briques de ma réalité intérieure et, selon les croyances que j’ai intégrées petit, je vais voir le monde à travers tel ou tel filtre. On arrive à percevoir les leviers internes de la personne, ce qui apporte une sensation de compréhension immédiate. Quand on est mal, pouvoir sentir qu’on est compris, ça apporte du bien-être instantanément.”
Dans ces trois méthodes que sont la sophrologie, l’EMDR et l’ennéagramme, ce qui importe à Grégory Lafage, “le cœur de tout cela”, c’est l’humain et comment l’aider, lui apporter des outils pour qu’il puisse se développer, sortir de problématiques plus ou moins légères ou difficiles. “Ce qui me fait aimer mon métier aussi, c’est que j’interviens dans beaucoup de domaines différents. En sophrologie, on peut s’occuper d’un sportif de haut niveau, être au centre anti-douleur d’un hôpital, en cancérologie, c’est vraiment vaste. Un sophrologue, c’est un généraliste. Après, il faut qu’il sache appliquer ses techniques et sa méthode à ce qui lui est demandé.” Un travail autour de l’humain qu’il continue d’explorer avec passion et curiosité à Saint-Loubès (Gironde) et à Bordeaux.