Green Whisper est une entreprise française aux racines indiennes. Elle développe des produits textiles – du t-shirt à la veste en passant par le pantalon – sans impact écologique. En effet, Green Whisper utilise des déchets et résidus de l’agriculture alimentaire en Inde.
L’entreprise est spécialisée dans les dérivés du papier, via le réemploi de plusieurs denrées : les fibres de bananiers, la canne à sucre et l’areca. Prochainement, elle vise le maïs, le blé et le riz.
Un impact neutre, voire positif sur le climat
L’Inde est le premier producteur de bananes. « Cette production génère des milliards de tonnes de déchets. Mon associé et moi, en grandissant en Inde, nous nous sommes dits qu’il était temps de faire bouger les lignes », raconte Jayesh Vir, cofondateur de Green Whisper.
Les deux entrepreneurs ont donc élaboré une technologie permettant de débiter les troncs de bananiers et d’en extraire les fibres, directement dans les champs. « Ces résidus agricoles sont voués à être détruits. Leur combustion a un impact carbone non négligeable », explique Jayesh.
La matière première utilisée par la marque est ainsi sans impact sur le climat puisqu’elle ne requiert pas de nouvelles exploitations agricoles. « Ce que nous n’utilisons pas, nous le transformons en terreau que nous rendons à l’exploitant », ajoute l’entrepreneur. Green Whisper participe ainsi à une production en circuit très court et la valorisation des déchets. « Avant notre existence, certains artisans valorisaient les déchets agricoles en Inde mais ils sont bien trop peu pour la quantité qu’il y a », estime Jayesh.
Une inspiration pour les autres marques
Par ailleurs, la chaîne de production n’implique aucune matière plastique et les produits finis sont biodégradables et compostables.
Selon Jayesh Vir, la réutilisation des déchets agricoles est une voie royale pour une industrie textile plus vertueuse. « Aujourd’hui, même produire du coton biologique a un impact sur le climat. Car on utilise de l’eau, explique-t-il. Nous avons commencé par l’Inde, mais des exploitants bananiers de Côte d’Ivoire ou de Guadeloupe nous appellent. Eux aussi veulent valoriser leurs déchets. »
En effet, Green Whisper rémunère les agriculteurs avec lesquels ils travaillent. Ils sont payés par gramme de fibres récupérés et ce sont eux qui sont chargés de débiter les troncs. « En termes d’écologie ou de développement durable, en cherchant des solutions, on crée parfois d’autres problèmes. J’ai vraiment remarqué un nouvel élan dans le textile, dans la fashion et parmi les consommateurs surtout. »