À Saint-Médard-de-Guizières, en Gironde, les travaux vont bon train pour terminer un projet inédit et expérimental en France. Il s’agit d’une maison destinée aux enfants placés par l’aide sociale à l’enfance et qui sont porteurs d’un handicap psychique et mental. Son ouverture est prévue en juillet. Ce projet est porté par l’ARS, le Département et l’APEI Les Papillons Blancs du Libournais. Cette association rassemble des parents d’enfants ou d’adultes porteurs de handicap.
« Nous avons une réelle volonté d’inclure le handicap dans la société. On gère des instituts médicaux-sociaux, des foyers de vie, des logements partagés, etc. Au total, on accompagne 470 personnes à partir de 4 ans jusqu’à la fin de vie », explique Hugues Benedetti, son président.
Ce projet a été initié à la suite de nombreux constats. « Dans notre institut médical éducatif, on reçoit des enfants placés. Le week-end, soit ils rentrent dans leur famille, avec tous les problèmes rencontrés. Soit, ils partent en foyer pour adultes, précise le gérant de l’association. On a tiré la sonnette d’alarme auprès de l’ARS du département parce que ces enfants, on les récupère dans un état pitoyable le lundi. Donc, on retravaille avec eux toute la semaine pour les raccompagner. Mais ça repart. C’est un cercle qui n’en finit jamais. »
Un lieu adapté
L’association APEI du Libournais a donc proposé à l’ARS et au Département de créer une maison familiale permettant d’accueillir 10 enfants en situation critique. L’ambition est de leur offrir un lieu de vie et un accompagnement au quotidien. « Il faut savoir que les jeunes dont on s’occupe ont des handicaps lourds tels que des troubles autistiques profonds, des problèmes psychiques avec parfois de la violence. C’est pourquoi, dans notre institut, il y aura quasiment un adulte pour chaque enfant pour leur apprendre les bases de la vie comme s’habiller, se laver, s’exprimer pour certain. On veut les aider à les sortir de leur difficulté. »
Dans cette maison, chaque enfant aura sa chambre. Ils auront accès à des salles d’activités et une restauration commune. La particularité de ce lieu est la salle Snoezelen, « un espace sensoriel bénéfique pour les autistes profonds, déclare Hugues Benedetti. À l’intérieur, ils peuvent se retrouver au calme et se rassurer notamment grâce à la stimulation de musique, de lumière ».
Il est aussi prévu que les jeunes participent à la vie en communauté : mettre la table, faire le ménage, s’occuper du potager, etc. Dans la journée, ils vont à l’école. Le soir et les week-ends, des éducateurs spécialisés, un psychologue, une infirmière et un veilleur de nuit seront présents.
Soutenir les familles
C’est donc pour offrir un cadre de vie agréable à ces enfants porteurs d’un handicap mental et psychique qu’est né ce projet. Mais l’objectif est aussi de soulager les parents. « On a des familles en souffrance. Parce que gérer le quotidien, notamment quand on a un travail, c’est pratiquement impossible. Bien souvent, elles éclatent. Dans ces situations, les enfants en subissent dans les conséquences. C’est pourquoi la protection de l’enfance les sort et les place dans des établissements comme celui que l’on crée. »
Le coût de fonctionnement à l’année de cette maison médico-sociale est de plus d’un million d’euros par an.