Selon le rapport de l’enquête nationale périnatale, publié en 2022, 16,7% des femmes interrogées ont eu des symptômes de dépression post-partum deux mois après leur accouchement. C’est pour prévenir ces situations qu’Axelle Herrenschmidt a pris l’initiative de créer le Café des Bébés à Gradignan, en Gironde, en 2017, quand elle est venue s’installer dans la région.
Cet accueil itinérant reçoit les mères, mais aussi les pères, avec des leurs enfants de 0 à 3 ans, autour d’un thé ou d’un café. Le tout dans une ambiance bienveillante, d’entraide et d’échanges.
Entraide et écoute
Son association a « pour ambition de faire sortir les parents de l’isolement dans lequel plonge la maternité. C’est compliqué de vivre en même temps que les autres. Et puis, on a beaucoup de mamans qui ont suivi leur conjoint pour des raisons professionnelles et elles se retrouvent davantage isolées, loin de la famille et des amis », explique Axelle..
Âgée de 55 ans et mère de quatre enfants, de 20 à 27 ans, son idée a germé à la naissance de son premier enfant. Elle avait alors 27 ans et ne souhaitait pas rester seule à la maison. Axelle s’est aussi inspirée d’une expérience vécue dans un village en Inde, « où la maternité est une affaire sociale, dit-elle. Tout le monde est responsable des enfants. Les femmes ne sont jamais seules ». Elle a ainsi organisé dans un premier temps des Cafés des bébés informels.
Un refuge
Aujourd’hui, deux ou trois matinées par semaine, elle organise des rendez-vous : l’un à son domicile, l’autre dans un local mis à disposition par la municipalité. Aussi, la médiathèque de Gradignan et la ludothèque de Canéjan proposent des créneaux en dehors des heures d’ouverture. « Ainsi, les parents sont tranquilles et n’ont pas peur qu’on les engueule parce que leur enfant fait du bruit », souligne Axelle. Des sorties en extérieur sont aussi organisées pour faire découvrir aux parents les offres culturelles et naturelles.
Chaque année, une centaine de familles adhèrent à l’association. Pour beaucoup, le Café des Bébés a été salvateur. Marie, institutrice et mère de trois enfants, y a trouvé une écoute. « On se sent accueillie. Ça permet de prendre un temps pendant lequel on ne pense pas aux tâches ménagères. On partage des expériences avec les autres mamans et on relativise sur notre vie de parent. »
Prendre soin des parents
De son côté, Léa, bénévole et mère célibataire de deux enfants, a trouvé ici un refuge. « J’étais seule, je n’avais pas trop de soutien. Et, finalement, c’est un peu comme une famille. Les enfants s’épanouissent. S’il n’y avait pas eu cette association, je serais peut-être en hôpital psychiatrique », confesse-t-elle.
Par ailleurs, « il existe des lieux d’accueil parents-enfants, mais davantage centré sur l’enfan. Mes adhérentes viennent chercher du lien social, explique la fondatrice du Café des Bébés. On a beau devenir parent, on reste avant tout un adulte. Et, si ça va mal, c’est le bébé qui trinque, il ne faut pas oublier ça. » À l’avenir, Axelle souhaite développer son concept à une plus grande échelle.