Dès le début des années 2030, le Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) estime que le réchauffement de la planète atteindra 1,5 °C. Une hausse des températures due aux activités humaines. Mais alors, quelles sont les répercussions de ces degrés en plus sur la biodiversité ?
En Gironde, au sein de la forêt urbaine expérimentale de l’Observatoire de Floirac, une petite équipe de chercheurs effectuent depuis plus d’un an des observations et des expérimentations. Le but est de comprendre la réponse des forêts urbaines face au changement climatique et l’effet retour sur la ville en tant qu’îlot de fraîcheur et de biodiversité.
Thomas Caignard, post-doctorant à l’UMR Biogéco à l’université de Bordeaux et de l’INRAe, s’intéresse particulièrement à la phénologie. « Ce sont les événements associés à un organisme vivant et saisonnier. Par exemple, pour un arbre, c’est la date d’apparition des feuilles au printemps. À l’automne, ce sera la date de chute de ses feuilles ou de ses graines », explique-t-il. Et ces événements sont marqués par les changements des températures. Plus elles sont élevées, plus le débourrement est précoce. Ainsi, il a été constaté qu’avec environ un degré en plus, ça décale de sept jours le chêne. « C’est une marque du changement climatique », souligne Thomas.
Le chercheur ajoute que ce phénomène a une incidence sur la reproduction, la croissance et la fructification des arbres. D’où l’intérêt de les étudier pour prédire la distribution des futures forêts et des espèces qu’elles abritent, et celles qui seront bien adaptées aux conditions futures. Pour avoir toutes les réponses aux questions, des études seront sur du long terme.