Après un master en droit de la vigne et du vin et un stage de fin d’études au cours duquel il a fabriqué une machine pour faire des essais bières et bois, Jocelyn Chazel a décidé se professionnaliser dans la bière. Il a fondé avec Mathilde Relet, sa compagne, une brasserie artisanale baptisée Effet Papillon à Mérignac, près de Bordeaux.
Leur leitmotiv ? Proposer des bières originales et équilibrées dans des gammes permanentes et éphémères. « Nous avons deux éphémères par mois pour lesquelles on se laisse la possibilité d’aller plus loin sur les styles », explique Jocelyn Chazel. La brasserie propose également une gamme de bières vieillies en barrique. Une manière de se différencier.
Les bières permanentes et éphémères sont certifiées bio. « La priorité, au départ, était de lancer l’entreprise, de sortir les bières. Mais nous avons senti la nécessité d’aller sur le bio, non pas parce que le marché était porteur, mais parce que le moment était propice dans la chronologie de la brasserie. Nous ne voulions pas y aller trop tard pour prendre de suite les bonnes habitudes. »
Les autres engagements
Bio, mais aussi le plus possible local. En matière d’approvisionnement, Effet Papillon a commencé, début 2023, à brasser avec des malts provenant de la Malterie de l’Ouest, en Charente-Maritime. « Nous ne pouvons malheureusement plus passer par eux. La réalité économique nous rattrape », regrette Jocelyn Chazel qui a dû faire des arbitrages. « En revanche, nous restons sur une matière première bio. En dehors de ça, nous utilisons du houblon du Lot-et-Garonne. »
Les dirigeants essaient aussi d’être raisonnés dans leur façon de consommer. « Que ce soit de l’énergie, nos consommables, nos emballages », précise Jocelyn Chazel. Les drêches, les résidus de céréales à l’issue du processus de fabrication de la bière sont ainsi récupérées par l’Élevage Monchany, un agriculteur local situé à Saint-Médard-en-Jalles à 5 minutes de la brasserie Effet Papillon. Elles servent alors de complément alimentaire pour les bovins de l’élevage.
« Nous n’allons pas résoudre le réchauffement climatique en consommant bio, mais tout me semble lié : la façon dont on consomme, on achète, comment on est efficient dans nos procédés. À notre petite échelle, cela ne nous semble plus jouable de faire autrement », conclut Jocelyn Chazel.
L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. À consommer avec modération.