Le moins que l’on puisse dire de Ghaïth, c’est qu’il ne lâche pas. Après avoir été rédacteur concepteur dans la publicité, il a créé sa propre agence “Charbon“, ce qui lui permet d’avoir la main sur ses créations, ce qui n’était pas le cas lorsqu’il était employé.
C’est une idée collective qui le pousse vers la restauration, un projet entre copains que le temps dispersera. Mais Ghaïth s’investit et franchit le pas, seul, lorsque tout est en place et le lieu trouvé.
La constante dans ce trajet c’est la “chine“. Pour se meubler, tout d’abord, puis pour faire vivre son bar restaurant. Ghaïth pense que si le lieu change, les clients ne se lasseront pas. Il continue donc à retaper des meubles qu’il installe dans son bar-restaurant jusqu’à ce qu’un client parte avec. C’est son concept. Et c’est un succès.
Il est de plus en plus sollicité sur des projets qui le poussent dans ses retranchements. Il doit se former pour faire face, jusqu’au moment où, les horaires de la restauration aidant, il vend son établissement pour se former au métier du bois chez les Compagnons du devoir.
Quand on parle avec Ghaïth de ces différentes étapes, il met en avant sa famille d’entrepreneurs pour expliquer qu’il n’a pas vraiment été angoissé par ce type de changement. Mais ce qui frappe surtout, c’est l’aspect positif qu’il en tire. “On parle toujours de prise de risque, dit-il, jamais de prise de courage, quelque chose de positif. Alors que c’est une renaissance, on devient exigeant et on travaille.”
Voilà maintenant 15 ans que Ghaïth est indépendant. Et sur l’échelle du bonheur, la note est élevée. Pour autant, il reste modeste sur son savoir-faire et lorsqu’il se projette, il ne voit pas de fin aux possibilités créatives que lui offre son nouveau monde.
Un homme au caractère bien trempé qui a suivi avec confiance le chemin qui se dessinait devant lui jusqu’à embrasser une nouvelle vie qui l’épanouit totalement. “Je suis le plus heureux des hommes“, dit-il, il suffit de l’écouter pour le croire.