Nicolas Meliet voulait aller vite. Maire depuis 2001, il a convaincu son Conseil municipal en 2018 de prendre six mois pour passer la cantine en 100% bio. “C’était déjà une première victoire, se rappelle-t-il pour aller au-delà du principe d’achat local qui n’est pas une certification, or je suis attaché à ces certifications sur lesquelles il y a des contrôles.”
Depuis 2019, tout est en place grâce à l’apport d’une étudiante salariée qui a été embauchée spécialement pendant le temps de la transition.
“Je suis agriculteur bio, donc j’avais déjà des bases, se rappelle Nicolas Meliet très inspiré par l’expérience de Mouans-Sartoux, dans les Alpes-Maritime. Mais le secret pour avoir du bio et local c’est de repérer les producteurs, ce qui n’est pas forcément évident en légumes ou élevage.” Un emploi est donc créé pendant un an pour assurer ce travail. Dans le même temps, le deuxième défi était de trouver une cuisinière en remplacement de celle du village qui partait à la retraite.
Entre-temps, une cuisinière a été embauchée pour remplacer la cantinière partie à la retraite. Et les cantines de Lagraulet-du-Gers livrent les repas pour l’école primaire du village et la maternelle de la commune voisine.
Bilan satisfaisant
Le bilan que dresse Nicolas Meliet est pleinement satisfaisant. Le coût n’est pas une ombre au tableau. Selon lui, la hausse représenterait environ 50 centimes pour un repas qui vaut 8 à 10 euros. “Il faut arrêter de se prendre la tête avec ce qu’il y a dans l’assiette. Ce n’est pas ça qui coûte cher, ce sont les charges de fonctionnement. Peut-être qu’on a du travail à faire sur les cuisines centrales de qualité [pour faire baisser ces charges, NDLR]. Il faut travailler sur le sujet des cuisines et des cuisiniers”, plaide-t-il.
En 12 ans, la commune a par ailleurs multiplié sa population par deux et a dépassé les 600 habitants. “Aujourd’hui encore, on est très sollicité du fait des images et valeurs qu’on porte”, se réjouit Nicolas Meliet.
Ecole à la ferme
Le maire n’est d’ailleurs pas au bout de ses projets puisqu’il imagine déjà le lancement d’une légumerie, d’un éleveur-fromager, d’un centre de vacances, d’un centre de formation en cuisine, d’un centre de formation en agropastoralisme. Surtout, il est porté par une “idée qui est naissante aujourd’hui, s’inspirant des pays du Nord : l’école à la ferme. On aimerait être commune pilote, avec des enfants qui iraient en classe le matin et l’après-midi à la ferme ou inversement”.
En attendant, il se réjouit de recevoir des maires ou des conseillers départementaux qui veulent à leur tour s’inspirer de ce qui a été fait à Lagraulet-du-Gers.