Poète, rappeur, écrivain, chanteur… La plume puissante et aiguisée de Gaël Faye a su séduire le monde entier à travers son roman “Petit Pays”.
Né au Burundi d’un père français et d’une mère rwandaise, il débarque à Versailles à l’âge de 14 ans pour fuir le génocide rwandais. Très jeune, il se réfugie déjà dans les mots pour mieux comprendre et affronter ce qu’il se passait autour de lui.
“En agençant des mots, j’arrive à créer une émotion assez forte pour que ma sœur pleure. C’était quelque chose qui me dépassait, et ça relevait de la magie. Là, j’ai compris que jouer avec les mots, c’était de l’alchimie, c’était quelque chose qui pouvait être puissant”, confie l’artiste.
Un amour de l’écriture qui se confirme lorsqu’il découvre la musique, le hip-hop et le rap, à l’adolescence. Pourtant, c’est la finance qu’il choisit d’étudier après le lycée. Mais au bout de quelques années, ses premiers amours reprennent le dessus et il décide de tout quitter pour suivre sa passion.
“Dans l’écriture, il n’y a pas que l’écriture. Il y a aussi tout ce qui est en dehors de l’écriture. Il faut aussi que j’oublie toutes les mains serrées, tous les ‘j’ai adoré votre bouquin’, toutes les dédicaces parce que ça ne m’aide pas du tout, du tout. Ça fait partie aussi du travail. […] Il faut retrouver cet ado qui écrivait pour la simple et bonne raison qu’il aimait écrire. Et c’est ça que je cherche”, poursuit Gaël Faye.
Comment a-t-il vécu les événements terribles des années 90 au Burundi ? Comment se construire et se reconstruire avec de telles blessures d’enfance ? En quoi l’écriture l’a sauvé selon lui ? Quel est son processus de création ? Le temps d’une pause, il revient sur son parcours hors norme en évoquant ses débuts dans la finance, ses inspirations, ses succès musicaux et littéraires, ses blessures et son petit pays.