L’hiver 2022/2023 ne suit pas vraiment les normales saisonnières. Avec des températures frôlant les 20 °C à Noël, dans certaines régions, et un retour de la neige en plaine, fin janvier, on ne sait plus trop où donner de la tête.
Si ces écarts de températures sont en partie liés au dérèglement général du climat, il est important de savoir s’y adapter. En protégeant notamment ses bronches.
Le froid est-il mauvais pour les poumons ?
Nous avons interrogé le Dr Le Guillou, pneumologue et président de l’association Santé Respiratoire France. « Le froid a un impact sur le système respiratoire. Quand on respire un air froid et sec, cela entraîne une contraction des muscles. Et en particulier des muscles bronchiques. Cela modifie aussi les sécrétions de mucus. On est donc davantage exposé à des infections », explique-t-il.
Pourtant, ne dit-on pas que le froid est bon pour l’immunité ? « Pour l’immunité, peut-être. Mais pour nos bronches et nos poumons, ce n’est pas vraiment le cas. » En effet, la fraîcheur peut contribuer à aggraver certaines pathologies respiratoires, comme l’asthme ou les BPCO (bronchites chroniques). « La première des choses, c’est de bien prendre son traitement. Il faut aussi se couvrir, bien humidifier l’air ambiant et puis bien s’hydrater, conseille le médecin. Pour les autres, il faut être vigilant, notamment pour les nouveaux-nés ou les personnes de plus de 65 ans. »
L’importance de bien se couvrir
On dit souvent, « couvre-toi bien, tu vas attraper froid ». Pour le docteur Le Guillou, cette expression n’est pas dénuée de réalité. « Il y a plus de virus en circulation l’hiver, et les écarts importants de température peuvent affaiblir notre corps », dit-il.
D’où l’importance de bien se couvrir. Mais comment, au juste ? « Pour protéger ses bronches, on peut mettre un masque sur le visage ou un foulard qui permet de respirer un air moins froid. Car on respire une partie de l’air qu’on a expiré et qui est plus chaud. » Le pneumologue conseille aussi de maintenir une activité physique régulière même par temps frais. À condition de ne pas trop se découvrir et de porter des matières qui laissent respirer la peau.
Et le froid à la montagne, alors ?
À la montagne, froid et beau temps réchauffent l’humeur. « C’est vrai, le froid contracte les muscles et peut donner cette sensation d’énergie, d’être davantage alerte et vif. Mais, il ne faut pas oublier qu’à la montagne, surtout en altitude, il y a une diminution de l’oxygène, une augmentation de la fréquence cardiaque », prévient le docteur.
Concernant l’altitude, les variations au niveau de la pression en oxygène se ressentent déjà dès 1500 mètres d’altitude. Pour les patients atteints de pathologies respiratoires, il convient donc de se protéger au mieux.
« Attention, l’air frais, qu’il soit en ville ou à la montagne, peut être pollué. À la montagne, il peut y avoir aussi des particules fines dans l’air », ajoute le docteur.
Le temps frais et sec favorise les pics de pollution
Une alerte pollution aux particules fines a été émise début février 2023 dans plus grandes métropoles de France, notamment Paris. « Les particules fines pénètrent profondément dans les voies respiratoires. Elles traversent les alvéoles et vont pouvoir passer dans les vaisseaux, pour certaines », explique le Dr Le Guillou.
En cas d’alerte, il est donc important de s’isoler en intérieur. De ne pas ouvrir les fenêtres et d’éviter la pratique d’une activité physique en extérieur. « On peut aussi porter un masque, comme un FFP2, qui filtre bien. Bien entendu, c’est une adaptation transitoire, le temps que passe l’épisode de pollution. »
