On connaissait les Fresques du climat, de la biodiversité ou encore des limites planétaires. Voici des petites nouvelles : les Fresques des Nouveaux Récits.
Ces ateliers, à destination du grand public et des professionnels, ont pour objectif de créer des imaginaires désirables pour inciter à l’action. Climat, société, solidarité, éducation… c’est la créativité de chacun qui pourra faire bouger les lignes.
Après la prise de conscience… « l’empouvoirement »
« C’est plus facile d’imaginer la fin du monde que la fin du capitalisme. La Fresque des Nouveaux Récits (FNR) est une expérience qui vise à faire émerger un futur désirable et possible dans les consciences », explique Sébastien. Ce « fresqueur » anime souvent cet atelier du côté de Toulouse. « La Fresque du climat sert à poser les bases, à susciter une prise de conscience et elle est nécessaire. Celle-ci est plus tournée sur les solutions », ajoute-t-il.
Après tout, le militant écologiste Cyril Dion n’a-t-il pas un jour dit : « Pour construire une société différente, il faut d’abord l’imaginer » ? Depuis tout petit, on nous invite à rêver, à imaginer, à s’inventer des histoires. L’imagination permet en effet de se représenter une réalité différente. Elle peut aussi aider, par exemple un enfant, à supporter le monde présent. Alors, où est passée notre capacité d’imagination ? Pourquoi ne pas aussi l’appliquer à notre vision de la société ?
Pour Sébastien, comme pour Jérôme, animateur pour la FNR, il ne s’agit pas de nier la réalité. « Le récit de la transition est bloqué. Cette fresque a donc pour vocation d’évoquer ces freins à nos imaginaires, ces récits dominants qui nous empêchent d’avancer », explique Sébastien. « Et nous sommes une espèce fabulatrice. Nous avons besoin de nous projeter dans quelque chose qui nous donne envie. L’écologie n’est pas forcément punitive. Après, comme dit Camille Etienne (militante écologiste, NDLR), c’est dommage que notre survie ne soit pas en soi quelque chose de déjà suffisamment désirable », ajoute Jérôme.
Des ateliers ludiques et desquels on ressort « avec la pêche »
Comme pour les autres fresques, les ateliers commencent par un moment d’échange. Les participants, qui ne se connaissent pas, expliquent alors ce que le mot « récit » évoque pour eux. Puis, par un système de carte, ils essayent de deviner les freins et blocages à la transition.
C’est dans la deuxième partie des ateliers que la notion de créativité entre en jeu. Il est alors demandé aux acteurs et actrices de la fresque, baptisés pour l’occasion « pionniers de la transition », de se projeter. « On choisit une valeur, un rapport de force que l’on veut voir évoluer. On le décrit aujourd’hui et on l’imagine dans 10 ans. »
Puis la magie opère. Pièce de théâtre, roman, article de presse, discours politique… les participants sont libres pour traduire leurs idées. Et tout est permis. Un groupe challenge, par exemple, notre rapport au travail. « Et si on imaginait qu’en 2024 était instauré un revenu universel… Ou alors un ministère du Bénévolat ? Et si les critères de désirabilité pour un travail était le sens, l’impact positif sur la planète ? »
Une fois les idées posées, les groupes se rassemblent et lisent leurs productions à haute voix. « Généralement, les gens ressortent avec de l’espoir, de la bonne humeur, la patate. Cela permet de se redonner confiance et de mesurer l’impact que l’on peut avoir à son échelle », conclut Jérôme.