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Fraise bio : tout savoir sur ce fruit aussi délicieux que délicat

Durant six semaines, le Verger de Mathilde, en Alsace, vit au rythme de ses fraises bio. L'enjeu est de taille, le goût est au rendez-vous.
Sur la gauche, une banderole annonce "vente de fraises". Sur la droite, une fraise de deux mètres de haut se dresse, c'est le point de vente. Tout cela sous le Soleil en Alsace.
© Photo Le Verger de Mathilde
Journaliste

Régis Rueher est certes un peu pressé, mais il prend le temps de tout nous expliquer. Depuis ses trois hectares de fraises bio à Helfrantzkirch, dans le Haut-Rhin (Alsace), il faut qu’il fasse vite. Ces six semaines de récoltes et de ventes de ses fraises vont représenter “près de 40% de son chiffre d’affaires”.

Entre un ramassage et une livraison, il nous raconte ce Verger de Mathilde qu’il travaille avec sa compagne. Joëlle est d’ailleurs la cheffe d’exploitation. C’est elle qui a souhaité directement s’installer en bio en 2004 et nommer son verger du nom de sa grand-mère maternelle. Ensemble, ils produisent en bio des pommes, poires, cerises, prunes, mirabelles, framboises et donc des fraises Cléry.

Les fraises bio sont obligatoirement plantées dans le sol. Respectant les saisons autant que les préconisations de la Fédération nationale de l’Agriculture Biologique (Fnab), il n’utilise évidemment pas de serre chauffée, dont l’effet environnemental est catastrophique. Chaque année, il ramasse en six à huit semaines “40 à 45 000 kilos annuels” de fraises.

Fraise bio et fraise géante

La vente directement aux producteurs est, quant à elle, assurée depuis une fraise géante, dite aussi “cabane aux fraises”. Immanquable dans le paysage sur le bord de la route, elle permet aux frontaliers de s’approvisionner en rentrant du travail.

S’il se désole d’une année de mauvaises ventes, en 2022, il espère bien que les acheteurs vont revenir cette année. D’autant que ses prix n’ont pas vraiment évolué depuis au moins cinq ans, assure-t-il. “On vend même souvent moins cher que dans les supermarchés”, ce que prouvait aussi en partie une enquête de l’UFC-Que Choisir.

Alors, forcément, avec tous ces ingrédients, “c’est un moment où on est toujours un peu sous tension”, admet-il. Une tension qui se transformera heureusement en bonheur pour les lycéens et collégiens environnants qui pourront déguster ses productions à la cantine. “Faire des jolis desserts, des beaux fraisiers, avec des produits qu’on bichonne, ça fait toujours plaisir”, se réjouit d’ailleurs Régis Rueher.

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