“J’utilise souvent le parallèle du minigolf pour expliquer ce qu’est le footgolf aux gens qui ne connaissent pas, qui n’ont même jamais joué au golf”, raconte Nicolas Caillé, directeur de Sud-Ouest footgolf. “En revanche, tout le monde a déjà fait du minigolf. Eh bien c’est pareil, ça se joue en 9 ou 18 trous, avec une carte de score.”
Seule différence, pas de balle mais un ballon de foot. Il faut donc mettre le ballon dans les trous, en moins de coups possibles. Le tout, sur un parcours de golf, pas sur le green, mais dans l’herbe plus haute, légèrement à côté, du moins pour ceux qui se sont équipés, de plus en plus nombreux.
Venu de Hollande, le footgolf gagne du terrain en France et dans le monde. Une manière, à l’origine, de démocratiser le golf, réputé élitiste. “Ce sont deux mondes assez opposés, mais ça a justement permis de créer quelque chose de différent, de nouveau, de montrer que le monde du golf n’est pas si fermé que ça”, explique Nicolas Caillé.
Pas de puissance, de la précision
“Passé 30 ans, pour des questions de physique, de blessure, de vie de famille, de travail, on va moins jouer au foot. Les personnes issues du milieu du football vont retrouver dans le footgolf ce contact sympa avec le ballon, autant que le côté challenge. Pas besoin de puissance ni de physique, il s’agit plutôt de précision. Comme au golf, la réflexion, la vision des lignes et des pentes pour savoir comment le ballon va se comporter, le mental, sont primordiaux, ce qui fait que ce sport-là ne va pas spécialement favoriser les footeux. Il convient à beaucoup de monde et c’est l’un des rares sports qui soit complètement mixte”, précise Nicolas Caillé. Femmes, enfants, seniors, sportifs en situation de handicap jouent ensemble, sur le même parcours.
Autre différence avec le foot : la tenue. On est quand même sur un parcours de golf ! Pour se faire accepter, au début, le dress code était assez strict : chaussettes à carreaux montantes, bermuda, polo, pull jacquard. “Aujourd’hui, ça s’est libéré”. Tout est permis, dans la limite du bon goût, sauf une tenue de footballeur, d’autant plus que les crampons sont interdits sur un green.
Un sport où l’on s’amuse, mais qui, pour ceux qui veulent aller plus loin, devient aussi plus cadré : une Fédération française depuis 2020, un championnat de France, d’Europe, des coupes du monde, donc la prochaine aura lieu aux États-Unis. “Pour ceux qui cherchent la compétition, il y a de quoi se régaler. Il commence à y avoir du très bon niveau. Dans le monde du footgolf aujourd’hui, quatre joueurs sont professionnels, c’est-à-dire qu’ils en vivent, un en Angleterre, deux en Argentine et un en France.”
Les valeurs des deux sports
Un sport qui a aussi profité à beaucoup de femmes qui voulaient le pratiquer. “Le monde du foot reste encore assez misogyne et macho, et le footgolf, c’est une porte ouverte pour les féminines, qui sont de plus en plus nombreuses à venir essayer et à intégrer le championnat.”
“Des valeurs de partage, de respect, d’honnêteté, qui viennent du monde du golf. Quand il se joue en individuel, il y a ce soutien, cette propension à s’encourager, même lorsqu’il s’agit de son adversaire. Et en équipe, il y a cette cohésion, cette entraide, qu’on a un peu piochée dans le foot, qu’on va retrouver sur les parcours de footgolf”, s’émerveille Nicolas Caillé. À essayer près de chez vous cet été !