Adrien Blanc est psychologue clinicien en centre médico-psychologique et hôpital de jour pour enfants. Formateur en psychanalyse et psychologie. Chercheur associé de l’université de Paris. Il est également l’auteur du livre « Jouons ! À la découverte du monde, des autres et de soi » (éditions In Press).
AirZen Radio. En quoi est-ce est important, lorsqu’on joue, d’être créatif…
Adrien Blanc. Les premières formes de jeux sont un peu primaires. Elles sont là pour construire le rapport à la matérialité et voir comment elles résistent aux transformations et aux choses qu’on a envie de lui faire subir. Les jeux de règles, les jeux sociaux arrivent beaucoup plus tard. Et ça a plus de contraintes. Le jeu est contenu dans la manière dont on va l’utiliser. Dans les premières formes de jeux, on construit notre rapport au monde. Dans le second, on le remet en jeu, il y a moins d’enjeux. Il s’agit plutôt d’enjeux sociaux que d’enjeux de créativité.
Pourquoi avoir une présence sincère lorsque l’on joue avec son enfant est important ?
Si jouer c’est avoir la tête ailleurs, trouver ça désagréable et ne pas réussir à y prendre du plaisir, ça ne fonctionne pas. Dans le jeu, ce que l’enfant aime, c’est cette qualité de présence. Ou on pense au jeu, on modèle le jeu, ou on est dans le jeu. On dit toujours que pour jouer, il faut être capable de penser. L’idée que j’ai essayé de démontrer, c’est que pour penser, il faut être capable de jouer. On ne se rend pas forcément compte que la manière dont on va construire notre jeu est en lien avec notre façon de construire notre monde.
