L’expérience Kahuna, menée par Yvan Lazard et ses camarades, avait un objectif scientifique : faire une étude énergétique et carbone d’un bateau électrique ou hybride. Selon Yvan, il existe aujourd’hui très peu d’informations permettant de savoir si le voilier électrique est performant, rentable et s’il est intéressant au niveau de l’empreinte carbone.
Il aura fallu 2 mois de formation et 5 mois d’expédition pour revenir avec des chiffres concrets, car selon le futur ingénieur « l’électricité dans le nautisme aujourd’hui en est au stade de l’électricité pour les voitures, il y a 10 ans ».
Comment garantir l’autonomie des bateaux électriques ?
Si, sur terre, la voiture électrique trouve peu à peu sa place avec des bornes de plus en plus fréquentes, sur l’eau, c’est un autre défi. Première précaution pour le bateau électrique : prévoir des escales, car il est possible de brancher l’embarcation dans chaque port, gratuitement la plupart du temps.
« Nous sommes partis avec deux batteries et un groupe électrogène en secours », explique Yvan Lazard. L’électricité part vite car elle est utile partout : instrument de navigation, quotidien (bouilloire, lumière, chauffage…). Pour réduire au maximum l’empreinte carbone, l’expédition Kahuna s’est déroulée dans la sobriété extrême, la réduction de la vitesse et de la technologie.
Voilier électrique et sobriété : quel bilan ?
Un bilan carbone se calcule en scopes. Les deux premiers regroupent les émissions de CO2 liées à la production de l’entreprise. Le troisième regroupe les émissions indirectes liées au fonctionnement de celle-ci.
Ainsi, les scopes 1 et 2 du bilan carbone s’élève à 2 tonnes de CO2 pour 5 personnes durant 5 mois. En se chauffant à 14 degrés, en abaissant la vitesse et en utilisant la technologie, ils ont drastiquement réduit leurs émissions de CO2, une économie qui correspond à deux aller-retour Paris-New-York. En revanche, le score 3 est dix fois plus important, il est estimé à 20 tonnes de CO2. Par exemple, il a fallu acheter des doudounes et donc compter l’empreinte carbone de leur production dans ce scope 3.
Alors, le voilier électrique est-il une bonne solution ? Les conclusions des membres de l’expédition sont à retrouver sur leur site internet. Le voilier électrique est donc rentable pour la planète et pour la performance, mais pas encore pour le porte-monnaie.
Un film devrait sur l’expédition arriver prochainement.