« Dis-moi les cadeaux de Noël de ton enfance et je te dirai l’âge que tu as ! » L’Observatoire B2V des mémoires a porté un intérêt aux souvenirs que l’on garde de nos cadeaux.
“Il est toujours intéressant de s’intéresser à la mémoire collective. Il y a des tas de questionnaires concernant les faits d’actualité. Mais il y a aussi d’autres marqueurs temporels, comme les modes, les voitures, les vêtements ET les cadeaux de Noël. Certains sont intemporels, et d’autres ont une durée limitée dans le temps et marquent une génération”, explique Catherine Thomas-Antérion. Cette dernière est neurologue et docteure en neuropsychologie, membre du conseil scientifique de l’Observatoire B2V des mémoires.
Les cadeaux de Noël intemporels
Si on s’intéresse justement aux cadeaux, il y a des intemporels comme la poupée Barbie, qui reste la poupée la plus vendue au monde, ou encore le “Monopoly”, Sophie la girafe. Ce sont des objets qui ont su traverser les époques tout en se modernisant.
On peut aussi noter un retour de ces produits dits « old school », comme le tourne-disque et les vinyles, les jouets en bois. « Cela reflète des périodes de vie qui se répondent, se reproduisent par la mémoire individuelle. Les petits-enfants apprécient les jouets de leurs grands-parents », précise la spécialiste.
Cadeaux marquants
Mais pourquoi se souvient-on en particulier d’un cadeau de Noël de notre enfance ? « Il y a d’abord de l’indice temporel, justifie Catherine Thomas-Antérion. Quand on est enfant, on attend Noël toute l’année. On a dressé une liste de cadeaux. Et puis, il y a aussi le lieu qui est connoté : on est chez sa famille, il y a parfois un sapin. Ce sont des indices solides dans le temps. Enfin, il y a l’émotionnel, lié à la surprise du cadeau. Tous ces ingrédients permettent qu’on se souvienne. »