Avec la hausse des températures, les pollutions et la surpêche, le réchauffement climatique inquiète et impacte nos océans. Il est à craindre une montée des eaux, une disparition déjà entamée de la faune marine et des coraux. Et si les solutions ne venaient pas de nous, les humains, mais des eaux profondes elles-mêmes ?
C’est en tout cas le constat dressé par Gilbert Barnabé, auteur de l’ouvrage “Urgences climatiques et écologiques : les solutions de l’océan” (aux éditions EDP Sciences).
Une synthèse de publications scientifiques
Dans ce livre, que l’on pourrait plutôt qualifier de synthèse pluridisciplinaire scientifique, il compile et vulgarise des milliers de publications sur la pollution marine mais aussi les solutions qui découlent des océans eux-mêmes.
Ce plongeur scientifique, chasseur sous-marin, a passé sa carrière à observer ce qui se passe sous l’eau et le constat est sans appel : « L’eau s’est considérablement réchauffée en l’espace d’une carrière, de nombreuses espèces ont disparu… D’autres, plus exotiques, sont arrivées dans des endroits où elles n’étaient pas attendues », explique le chercheur.
Mais il ne s’arrête pas à une compilation d’observations et de rapports scientifiques, il pousse le curseur plus loin car, d’après lui, une amélioration est possible.
Le fer pour détoxifier les océans
À condition, d’une part, que les humains limitent leur impact carbone. À condition, aussi, d’écouter ce que les fonds marins ont à nous dire : « ces eaux ont une capacité épuratrice incroyable. Certaines zones, certaines espèces ont un pouvoir filtrant considérable », explique le professeur honoraire d’écologie marine à la faculté de Montpellier.
Il avance ensuite de nombreuses solutions : l’installation de récifs artificiels, les cultures de macroalgues, les navires sentinelles, la préservation des récifs et l’éloignement des populations à l’intérieur des terres ou même l’utilisation de quelques milliardièmes de fer pour absorber le CO2 tout en diminuant l’acidification des océans.