Elle le raconte dès le début, Mathou n’est pas ce que ses illustrations peuvent laisser croire. Très « feel good », son travail est à l’opposé de l’image que l’autrice a d’elle-même. Stressée, vite débordée, pas très sereine. Normal qu’au bout d’un moment, elle cherche à se rapprocher de l’idée, pour ne pas dire l’idéal, que les autres se font d’elle.
Ça tombe bien, depuis plusieurs années, le développement personnel est en plein boom. Médiation, massage, câlinothérapie, yoga, détox, sport, body positive ; l’offre ne manque pas. Mathou aura tout essayé. Rien, ou presque, n’aura marché.
Elle raconte tout par le menu dans sa bande dessinée « Filgoude, comment je me suis disputée avec le développement personnel ». Drôle, touchante et universelle, cette série d’échecs lui aura permis, au final, d’aller mieux, lorsqu’elle aura compris que ce n’est pas bien grave de ne pas être « au top » tous les jours, 24 heures sur 24.
Mathou prend du recul, remet les réseaux sociaux, les injonctions au bonheur à leurs places et les pendules à l’heure. Non, tout le monde n’est pas obligé d’avoir un appartement parfaitement rangé dans lequel les enfants ne pleurent jamais, où les couples sont toujours sur la même longueur d’onde. Oui, on peut être heureux et plein de vie sans se réveiller à quatre heure du matin pour aller faire un jogging après avoir bu un jus de citron en guise de petit déjeuner.
Avec ce livre, elle nous offre du rire et un message aussi déculpabilisant que nécessaire.