Il s’était promis de ne plus y retourner, et pourtant. Eric Bellion sera au départ de la Transat Jacques Vabre le 29 octobre 2023. Une course qui relie le Havre à Fort-de-France, en Martinique, qu’il fera en double avec son co-skipper Martin Le Pape.
« La veille, ça vibre d’émotions. Je pense qu’on n’a pas besoin de connaitre la mer et les bateaux pour vivre cette émotion. On a l’impression que ce sont des cheveux prêts à partir. On sera 95 bateaux à partir, ce sera comme si on ouvrait le paddock », confie le skipper.
Le bateau “Stand as One”
Le bateau du marin est facilement reconnaissable, il est bleu et or, ce qui le rend presque violet. « Je sens que ce bateau a une âme féminine, une âme de guerrière », explique-t-il. “Stand as One” est le premier Imoca nouvelle génération à dérives droites. Un style minimaliste poussé à l’extrême : « Quand on peut faire complexe, c’est difficile de faire simple. On s’est demandé ce dont on avait vraiment besoin », explique le skipper.
Car les compétitions de bateaux sont des courses à l’innovation et au neuf. Le contraste est étonnant : consommer abondamment en amont pour faire preuve d’une sobriété extrême à bord. Quand on lui pose la question d’une course plus responsable, Eric Bellion le reconnaît tout à fait : « Je ne suis pas le mieux placé pour parler d’écologie. Pourtant, je rêverais que les critères des compétitions changent et qu’on nous impose des bateaux biodégradables, en bois ou en coton. La performance, ce n’est pas simplement la vitesse. » Le temps du carbone et du pétrole est peut-être arriver au bout de quelque chose. Réponse dans quelques années…
Transat Jacques Vabre… Et après ?
Eric Bellion devrait prendre le départ du Vendée Globe 2024. Né à Versailles et habitué des vacances en camping-car, le navigateur voulait naviguer pour « devenir un homme et se battre contre la mer ». S’il en rigole aujourd’hui, c’est lors du Vendée Globe 2016 que la peur a débarqué et ne l’a jamais quitté. Depuis, il a décidé d’en faire une alliée. Père de famille, il partira avec une force décuplée pour sa fille. « J’ai cette attache très forte à terre, mais je suis aimanté par la mer. J’appréhende le départ du Vendée Globe, je vais beaucoup pleurer mais je dois y aller », confie-t-il. Pourtant, pas d’abandon possible quand il faut rendre fier un petit être humain.
Eric Bellion se projette déjà aux Sables-d’Olonne en novembre 2024. En attendant, il sera au départ de diverses courses et continuera de nous transmettre ses émotions salées sur l’antenne d’AirZen Radio.