Vous culpabilisez à l’idée de ne pas faire de deuxième ou de troisième enfant ? Voire à celle de ne pas en faire du tout ? Vous avez un doute sur votre désir de parentalité ? Ne vous inquiétez pas, vous n’êtes pas les seuls, même si la pression sociale reste grande sur les parents pour qu’ils ne se contentent pas d’un enfant.
D’un côté, explique Anne Salles, chercheuse à l’Institut national des études démographies, il y a l’argument préféré de vos proches lorsqu’ils vous poussent à avoir un deuxième enfant : « Vous allez voir, cela ne va pas changer grand-chose à votre vie puisque vous en avez déjà un. »
Mais de l’autre, poursuit l’universitaire, il y a le reproche : « Ce serait égoïste de ne pas en faire un deuxième. » « Annule et remplace », comme on pourrait l’écrire en objet d’un mail. Si une personne vous accuse d’être égoïste si vous ne faites pas d’autre enfant, c’est bien parce qu’elle mesure la charge de travail et donc le renoncement à certaines choses que cela implique. Donc, avoir un autre enfant, quoiqu’on vous dise, c’est du boulot, conclut Anne Salles. La parentalité, c’est du travail.
L’angoisse écologique, pas le premier argument
Sur le sujet du désir d’enfant et de la parentalité, la parole se libère. Privée pour le moment, mais sans doute aussi bientôt publique. L’infécondité augmente dans notre pays et pourrait rejoindre le niveau qu’elle connaît dans les autres pays. Parmi les arguments que l’on entend le plus souvent dans les bouches de celles et ceux qui refusent de donner naissance, il y a la peur de l’avenir. L’écologie, la qualité de vie cristallisent les craintes des non futurs parents. Mais, tempère Anne Salles, « ce n’est jamais le premier argument ni le seul ».
Enfin, il reste qu’en 2022 le poids de la décision de la parentalité dans un couple est porté presque exclusivement par les femmes. Et gare à celles qui ne veulent pas d’enfant. Même si cela est de moins en moins mal vu, leur choix n’est pas toujours compris.