L’endométriose est une maladie qui ne se voit pas et dont on parle peu puisqu’elle naît d’un autre tabou : les règles. Pourtant, elle toucherait une femme sur 10 en âge de procréer, une cible probablement active. Alors, l’entreprise a-t-elle un rôle à avoir face à la maladie ?
Pour y répondre, la Fondation pour la recherche sur l’endométriose et Intima ont commandé une étude publiée par Ipsos, en mars 2023. Intitulée “L’endométriose en France, perception et prise en charge par les entreprises”, elle questionne un panel de Français sur le rôle de l’entreprise face à la maladie.
« Ce qu’on retient, c’est que les règles étant de moins en moins tabou, on voit que les jeunes générations sont plus informées sur la maladie, les causes et les symptômes. On se rend aussi compte que les jeunes actifs sont en demande de considération de la part de leur employeur. Ils ne sont pas que des employés, ils sont avant tout humains. Si les entreprises veulent des jeunes et ont des effectifs féminins, elles ont tout intérêt à s’intéresser à l’accompagnement de cette maladie pour les fidéliser et garder leurs talents », explique Catherine Zadovska, responsable des partenariats et mécénats à la Fondation pour la recherche sur l’endométriose.
Comment accompagner les collaboratrices ?
La patiente peut aujourd’hui faire quelques démarches : faire reconnaître l’endométriose comme affection de longue durée, demander un mi-temps thérapeutique, faire reconnaître la qualité de travailleur handicapé ou demander des aménagements de poste. Mais au-delà de ça, l’entreprise peut aussi et surtout être force de proposition pour garantir à sa collaboratrice une certaine qualité de travail.
Télétravail souple, horaires flexibles, serviettes hygiéniques à disposition et toilettes individuelles ou encore possibilité de proposer un repas anti-oxydant dans la cantine d’entreprise. « On sous-estime souvent le repas quand on parle d’une maladie chronique. Mais proposer des repas spéciaux permettrait une alimentation adaptée, ce qui pourrait d’ailleurs convenir à de nombreuses autres maladies chroniques ou régimes spéciaux », poursuit Catherine Zavodska. La Fondation propose de faire un bilan sur la présence de la maladie dans l’entreprise afin de proposer des solutions adaptées.