« Le mouvement s’est créé pour pérenniser les fermes paysannes », lance Evelyne Boulongne. Cette amapienne dans le 15e arrondissement de Paris est aussi porte-parole du Mouvement interrégional des Amap (Miramap). « Nous nous sommes inspirés de la charte de l’agriculture paysanne écrite par la Confédération paysanne et des mouvements d’agriculture biologique », explique la porte-parole du Miramap.
Si la charte ne mentionne pas qu’il faut être certifié bio, c’est pour pouvoir accueillir les paysans en conversion et ceux qui vont encore plus loin comme les labels Nature et Progrès et Demeter. Paysans et consommateurs se retrouvent autour d’un contrat aux exigences mutuelles.
Des conséquences concrètes
« Le paysan s’engage à produire selon la charte et à livrer chaque semaine une part de sa récolte. Ce n’est pas du commerce classique, car le prix va être fixé selon son chiffre d’affaires nécessaire. L’amapien s’engage à venir chercher son panier chaque semaine et à être solidaire en cas d’aléas climatiques, biologiques, humains », insiste Evelyne Boulonge.
Des conditions qui ont permis d’améliorer les conditions de vie, de salaires, de travail des paysans présents dans les Amap. C’est aussi ce qui a convaincu Evelyne Boulongne : « Je cherchais des produits qui étaient bons pour ma santé et pour ma famille. On a des produits qui sont le top du top. Et soutenir des petits paysans, c’est mieux que soutenir l’agriculture industrielle chimique qui tue les sols, l’eau, la biodiversité. »
Voir plus loin
Cette dernière se réjouit aussi de donner de son temps pour un laboratoire d’expérience et d’innovation et dessine déjà les autres chantiers en cours : « On a le même reproche que pour la bio. Cela nourrit les classes aisées, mais les plus pauvres vont faire la queue à la Banque alimentaire. Pourtant, on est sûr qu’on peut nourrir des gens précaires puisque j’ai de la bio au prix du “pas-bio”, vu qu’on a supprimé tous les intermédiaires. C’est une question qui nous interpelle. »