En Dordogne, à Peyrillac-et-Millac, à La Ferme des 4 vents, c’est un changement de vie radical que Mathieu Lauvie, menuisier, a opéré en 2011. Il a décidé de retaper la ferme familiale à l’abandon pour se lancer dans l’élevage atypique de chèvres angoras. Il a été rejoint par sa sœur, Audrey Lauvie, ingénieur microbiologiste qui, aujourd’hui, s’occupe principalement de la partie textile, avec leur marque Mohair aux 4 vents, puisqu’ensemble ils produisent du mohair français. Ils ont démarré avec 40 bêtes et en ont aujourd’hui 150.
Et la chèvre angora a des spécificités : « C’est un animal fragile, qui n’est pas simple à élever, déclare Audrey Lauvie. Elle demande une nourriture spécifique et équilibrée. Aussi, la chèvre angora est très sensible aux variations climatiques, notamment à l’humidité. Elle préfère être en intérieur malgré la toison qu’elle produit. C’est un peu antinomique, dit en riant la gérante de la ferme. Elle en produit pour s’isoler, donc plus la température est extrême plus elle en aura. »
Une fois la tonte effectuée, soit une à trois fois par an, la laine est triée à la main sur place. Le tout est envoyé en Italie « parce qu’on a perdu le savoir-faire en France de la filature », explique Audrey Lauvie. Les bobines reviennent en France, les plus belles fibres sont alors gardées pour le textile. « On avait à cœur de conserver notre patrimoine et nos collines du Périgord noir qui avaient été désertées, tout en faisant un produit respectueux de l’environnement et du savoir-faire français. »
Pour la petite histoire, sur l’origine du nom de cette race caprine : « La chèvre angora produit du mohair, explique la cogérante. Elle tire son nom d’Ankara. Avant en Turquie, Ankara s’appelait “angora” », explique Audrey Lauvie.
Si vous souhaitez voir les chèvres angoras d’Audrey et Mathieu Lauvie, leur ferme est ouverte toute l’année.