À travers sa note pour le groupe de pensée Terra Nova, Suzanne Gorge apporte de nombreuses idées pour relancer l’agriculture et la consommation de la bio. Avant tout, elle note une bonne nouvelle : l’offre n’a cessé d’augmenter. “Ces dix dernières années, avant le début de la crise en 2021, la consommation de bio avait été multipliée par 3,5. On a vu un âge d’or du bio. Les Français se sont habitués à la consommation de bio.”
Résultat, les producteurs se sont convertis, l’offre s’est démocratisée à travers les rayons de la grande distribution. Suzanne Gorge analyse aussi les nouvelles plus ternes : baisse de la consommation à cause du prix, du contexte inflationniste, de la concurrence des labels… Désormais, elle estime qu’il faut éviter les mouvements de “déconversion” à la bio ainsi que le “déréférencement” des produits bio dans les supermarchés.
Elle ne se résout pas à ces constats amers : “Dans les propositions, il y a des questions économiques, d’accès, de démocratisation du bio mais aussi sur la structuration et l’organisation du bio. Il faut aussi plus des nouveaux débouchés.”
Pour manger bio, demandez des PAT
Pour manger plus de bio, elle mise sur les soutiens publics, mais aussi sur l’engagement d’industriels à travers des contrats qui lient les producteurs avec des industriels et distributeurs. “L’idée est d’assurer aux producteurs la vente de denrées alimentaires, sur une durée fixée plutôt longue, avec des volumes engagés de long terme”, précise-t-elle. Son regard se tourne vers le partenariat qui lie Picard avec la Fédération nationale de l’agriculture biologique (Fnab).
Elle vante aussi les Projets Alimentaires Territoriaux (PAT) associant élus, agriculteurs, entrepreneurs, etc. Une démarche intéressante car elle prend en compte les spécificités des lieux concernés, au plus près du terrain.