AirZen Radio. Pourquoi matérialiser l’angoisse sous la forme d’un ami imaginaire ?
Théo Grosjean. “Le livre”Elliot au collège” s’adressant aux enfants et aux adolescents, je souhaitais éviter un ton trop sombre. Mon objectif était de montrer qu’il est possible de s’approprier cette angoisse pour faciliter la communication avec les autres. Même si parfois, elle conduit Elliot à des situations auxquelles il n’aurait jamais été confronté sans cette petite boule qui l’accompagne constamment. Néanmoins, l’idée n’est pas de caricaturer, mais plutôt de montrer qu’il parvient à en faire abstraction.
Vouliez-vous mettre en avant les aspects positifs de l’angoisse ?
T.G. L’anxiété est un vestige biologique qui peut s’avérer très utile dans la vie. Elle offre du recul pour analyser une situation et réfléchir avant d’agir. Ce n’est pas une malédiction. Il est donc essentiel de comprendre pourquoi elle existe afin de mieux l’apprivoiser et vivre avec plus sereinement.
Parmi les amis d’Elliot, il y a Églantine, elle aussi rongée par l’angoisse…
T.G. C’était un aspect qui m’intéressait. Souvent, dans les récits, on a tendance à rassembler des personnages au caractère opposé, surtout dans les histoires d’amour ou d’amitié. Je voulais faire le contraire, en réunissant des personnages semblables, pour montrer comment leurs ressemblances peuvent les influencer. Cela les rapproche d’ailleurs et leur permet de mieux gérer leur angoisse mutuelle.
“Elliot au collège”, de Théo Grosjean, éditions Dupuis.