Cela fait 16 ans que l’association Elles bougent existe. Elle a été créée par Marie-Sophie Pawlak, ingénieure de formation à « la demande de directeurs de Ressources Humaines de groupes industriels, explique Amel Kefif, directrice générale de la structure associative. Ils avaient besoin d’attirer plus de talents féminins sur des fonctions de technicienne, d’ingénieure, par exemple. En soi, dans des industries stéréotypées masculines ».
Et pour cause, « en école d’ingénieur, il y a 28% de jeunes femmes qui sont diplômées. Parmi elles, seulement 11% se dirigent vers des carrières technologiques. C’est trop peu, se désole-t-elle ». Ce manque de mixité a plusieurs causes, notamment la croyance selon laquelle ces domaines des sciences ne sont pas destinés aux filles et « par le manque d’identification, de rôle modèle mis en avant ».
Mais Amel Kefif remarque que « la proportion de femmes ingénieures augmentent tous les ans, même si le phénomène reste très faible ».
Croire en ses capacités
Pour continuer à augmenter ces statistiques, Elles bougent peut compter sur ses 8 000 marraines en France et à l’étranger : « Ce sont des femmes, salariées de nos entreprises partenaires, qui sont toutes dans les secteurs industriels, précise la directrice générale de l’association. Elles vont témoigner auprès des collégiennes, lycéennes et étudiantes de leur métier passionnant, de leur carrière, de leur choix, répondre à leurs interrogations. »
Ces femmes sont pilote d’avion, commandante de bord. Elles font partie de la Marine, travaillent dans les domaines de l’espace, des énergies ou de l’automobile. Elles sont aiguilleuse, gazière, dans les énergies.
Chaque année, 500 événements sont organisés pour permettre ces rencontres avec les professionnels. Notamment lors du forum Réseau et carrière au féminin qui est en trois temps : le recrutement, la création de son réseau et des ateliers thématiques. Aussi, les marraines reçoivent sur leur lieu de travail et interviennent dans les établissements scolaires et, depuis peu, en primaire.
Pour conclure, la directrice générale de l’association adresse un message aux jeunes filles : « Ne vous privez pas d’un métier par rapport à ce que vous auriez entendu ou parce que vous ne le connaissez pas ou qu’on vous aurait dit que ce n’est pas fait pour vous. Au contraire ! Si vous en avez envie, allez-y ! »