Alors que les ventes de produits bio ont baissé dans le contexte inflationniste, Elibio, basée à Libourne (Gironde), tire son épingle du jeu avec une augmentation de 60% de ses ventes en 2022. La marque revendique également une augmentation de son chiffre d’affaires de 29% entre le premier semestre 2022 et le premier semestre 2023.
Elibio a été lancée en 2018 par l’association nationale des épiciers bio (Aneb) qui compte 500 magasins adhérents. Elle propose à ce stade plus de 90 références de produits dits essentiels. Il y en aura 150 à terme. « L’objectif, à l’origine, était de contrer les marques bio de la grande distribution, à une époque où les grandes surfaces rachetaient plusieurs enseignes spécialisées. Cela devenait très préoccupant », explique Christian Lafaye, président de l’Aneb. Pour faire face à cette tendance, les magasins bio indépendants ont donc eu l’idée de se fédérer au sein de l’Aneb et de lancer leur propre marque à bas prix avec un objectif : démocratiser la bio.
Mutualisation des volumes et réduction des marges
Le prix des produits bio de la marque Elibio sont aujourd’hui alignés sur le prix des produits bio des marques distributeurs de la grande distribution. L’Aneb s’est fixée une limite, leur prix ne doit pas être supérieur de plus de 15 % supérieur à un même produit en conventionnel. Pour rendre l’équation possible, les volumes sont mutualisés et les marges réduites sur toute la chaîne, du fournisseur au distributeur en passant par le grossiste.
« Il ne s’agit pas de cannibaliser les autres marques bio », insiste Tiffanie Verger, responsable du sourcing pour Elibio. « Les consommateurs sont très attachés à leur marque. Nous attirons, avec Elibio, des consommateurs qui vont plutôt acheter leurs produits en grande distribution ou en hard discount. Toutes les marques cohabitent dans les linéaires. Nous sommes, en ce qui nous concerne, sur des produits essentiels. Sur la gamme biscuits, par exemple, nous avons le petit beurre. Cela ne veut pas dire qu’il n’est pas bon, mais qu’il est très basique », explique Tiffanie Verger.