Une approche ludique et concrète peut transformer les mathématiques en un jeu d’enfant. C’est l’idée centrale développée par Capucine Hamdi-Bourgois, formatrice et ergothérapeute en pédiatrie. Elle a écrit « Mon enfant sera fort en maths ! Plus de 100 activités inspirées de la méthode de Singapour », paru aux éditions Solar.
La méthode de Singapour : une approche concrète des mathématiques
La méthode de Singapour est une approche qui diffère grandement de l’enseignement traditionnel des mathématiques en France. Selon l’ergothérapeute, “la méthode de Singapour, c’est vraiment une vision concrète des maths pour résoudre des problèmes du quotidien. On n’est pas du tout sur des calculs abstraits comme en France”. Cette méthode repose sur cinq piliers, dont l’un des plus essentiels est l’attitude face aux mathématiques.
“Ils cherchent avant tout à ce que l’enfant ait du plaisir à faire des mathématiques, qu’il soit motivé et qu’il n’ait pas d’anxiété ou de démotivation.” L’enseignement des mathématiques à Singapour est structuré autour des apprentissages spiralaires. Les concepts clés, tels que l’addition, la soustraction, la multiplication et la division sont introduits tôt et revisités chaque année, avec un niveau de complexité croissant.
Apprendre en jouant
Une des méthodes privilégiées par l’ergothérapeute pour enseigner les maths est le jeu, notamment celui de “la marchande”. Ce jeu, selon elle, n’a pas d’âge. “Au début, on peut juste acheter un poulet et une carotte, puis parler des euros. Et petit à petit introduire des notions comme l’estimation du prix ou les additions.”
Cette approche ludique permet non seulement de renforcer les compétences en mathématiques, mais aussi de développer la motivation et le plaisir de l’enfant.
Les mathématiques, un jeu d’enfant dès la naissance
“48 heures après la naissance, un bébé peut faire des maths. Il est capable de différencier le beaucoup du peu”, explique Capucine Hamdi-Bourgois. Ce module mathématique inné permet au bébé de réaliser des calculs simples. Cette capacité naturelle peut être cultivée dès le plus jeune âge par des activités simples et quotidiennes, comme la cuisine. La préparation d’une crêpe party, par exemple, est une excellente occasion pour un enfant de faire des calculs. Elle permet de mesurer des quantités et de travailler sur des concepts mathématiques tels que la multiplication et l’addition.
Les stratégies et procédures
Beaucoup de parents ne connaissent pas encore la distinction entre les stratégies et les procédures en mathématiques. Les procédures sont comme un mode d’emploi que tout le monde suit de la même manière, alors que les stratégies sont individuelles et variées. Par exemple, pour calculer 3 X 5, certains enfants connaissent immédiatement la réponse, tandis que d’autres utilisent des stratégies différentes, comme ajouter 5 à 10.
L’ergothérapeute souligne l’importance d’encourager ces stratégies individuelles, notamment chez les enfants qui comptent sur leurs doigts, une pratique souvent mal vue. “Il y a encore une étude sortie en 2024 qui montre que les enfants qui comptent sur les doigts ont de meilleurs résultats”, explique-t-elle.
L’invitée.
Capucine Hamdi-Bourgois est maman de deux garçons, formatrice et ergothérapeute en pédiatrie depuis 13 ans. Elle aide ainsi à rendre les enfants atteints de troubles spécifiques (dyslexie, TDAH…) ou porteurs de handicap les plus autonomes possible dans leurs activités quotidiennes.
Après un DU en neuropsychologie, elle s’est spécialisée en mathématiques avec plusieurs formations, dont le GEPALM (Groupe d’étude sur la psychologie des activités logico-mathématiques). Elle aime particulièrement l’étincelle qui jaillit dans les yeux d’un enfant qui découvre et comprend par lui-même un concept mathématique. Elle a écrit « Mon enfant sera fort en maths, plus de 100 activités inspirées de la méthode de Singapour », paru aux éditions Solar.