À Châteauroux (Indre), une innovation transforme l’expérience de la parentalité pour les personnes malvoyantes et aveugles. En effet, grâce à l’échographie haptique, ou « échographie en braille », les futurs parents peuvent toucher une représentation 3D de leur bébé.
Cette méthode offre ainsi un contact tactile unique. Celle-ci répond à un besoin jusque-là largement ignoré. En permettant aux parents malvoyants d’explorer les traits de leur bébé, cette méthode crée une connexion émotionnelle. Cette avancée technologique est notamment utilisée par Anthony Weber, échographiste engagé dans l’inclusion.
Une technologie simple et accessible
L’échographie haptique repose sur un processus relativement simple. Les données échographiques 3D du fœtus sont exportées pour être imprimées en résine. Ceci donne aux parents un modèle réaliste du visage, des mains ou des pieds du bébé.
La résine, choisie pour sa douceur au toucher, rend chaque détail perceptible, des narines aux lèvres. Elle permet aux parents de ressentir leur enfant. La fabrication de ces modèles peut être rapide, souvent en quelques jours, permettant d’organiser une consultation spécifique pour offrir aux parents cette première « rencontre » tactile.
Une expérience inclusive et émotive
Cette technologie représente bien plus qu’une simple innovation médicale : elle redéfinit l’expérience de la parentalité pour les personnes malvoyantes et aveugles, en leur offrant un accès direct à ce moment intime. Les retours des parents sont empreints de gratitude et d’émotion.
Enfin, pour beaucoup, l’échographie en braille permet de ressentir leur bébé autrement que par des mots, souvent perçus comme insuffisants pour transmettre l’ampleur de cette connexion. Anthony Weber constate également un intérêt croissant des associations pour faire connaître cette technologie et encourager son expansion en France.
Une technique peu répandue
Alors que cette pratique reste encore rare en France, son potentiel de croissance est évident. La simplicité de sa mise en œuvre et les possibilités qu’offrent les imprimantes 3D modernes pourraient en effet permettre à de nombreux autres cabinets de l’adopter. Au-delà de la parentalité, cette approche tactile ouvre la voie à de nouvelles applications médicales inclusives. Il est ainsi, par exemple, possible d’envisager d’étendre cette méthode aux personnes sourdes et malentendantes, en explorant des techniques basées sur les vibrations.
Pour l’instant, les modèles 3D ne sont pas pris en charge par la Sécurité sociale, bien que leur coût reste relativement abordable (environ 40 à 50 €). De nombreux cabinets, dont celui d’Anthony Weber, offrent ce service gratuitement, afin d’encourager l’inclusion sans toucher au budget des futurs parents.