20 à 30% des chirurgies engendrent des complications post-opératoires. Par ailleurs, 87 % des chirurgiens déclarent que ces complications ont un impact significatif sur leur pratique. C’est ce qui ressort d’une étude menée par la start-up Surge.
Cette entreprise a interrogé une soixantaine de praticiens hospitaliers. Objectif : comprendre comment ils évaluaient les risques pour un patient de développer des problèmes après une chirurgie lourde.
De l’intuition et des outils encore trop peu efficaces
Les chirurgiens s’appuient principalement sur leur expérience pour évaluer le risque de complications. C’est ainsi qu’ils décident si un patient peut subir une intervention. « Cependant, dans les cas complexes, leur intuition peut être prise en défaut… », explique le Dr Benjamin Choisy, médecin généraliste et cofondateur de Surge.
Il existe des scores de risques, « mais souvent ces outils sont méconnus ou jugés inefficaces », ajoute-t-il. Mais alors, comment y répondre et diminuer ce risque ? Pour les praticiens interrogés par l’étude, il faut d’abord mieux prendre en charge les patients. 61% d’entre eux jugent, par exemple qu’il est utile d’insister sur la réhabilitation opératoire. À savoir, un programme de nutrition et d’activité physique pour préparer au mieux le Jour J. D’autres estiment qu’il faut aussi réduire le délai d’hospitalisation post-opératoire.
La technologie au service des patients et chirurgiens ?
La plupart des praticiens s’accordent pour dire, dans l’étude Surge, qu’il leur faudrait un outil réellement efficace de prévention. C’est dans cette optique que la start-up a développé une technologie brevetée.
« Il existe des outils de prédiction, des questionnaires et scores, mais leur pertinence est autour de 65%. Notre outil monte à 90%, explique Benjamin Choisy. On procède à un prélèvement sanguin classique grâce à un kit qui prépare le sang d’une certaine manière. On plonge ainsi dans le système immunitaire des patients. Ensuite, nous avons développé un algorithme. » Une intelligence artificielle qui repère les éléments perturbants.
« Un peu comme si on mettait le sang du patient – dans un tube à essai – en situation de stress opératoire et qu’on mesure ce que cela pourrait donner. »
Aujourd’hui, le kit Surge pour prévenir les complications post-opératoires est testé sur 240 patients à l’hôpital Foch de Suresnes, en région parisienne. « Nous sommes à 60% des inclusions de l’essai clinique qui devrait se terminer en décembre 2023. Nous devons ensuite déposer un marquage CE, car c’est un dispositif médical. On peut imaginer une mise sur le marché autour de 2025 », conclut le cofondateur de Surge.