Dans le passé, Anne-Sophie Bourgeois travaillait dans le secteur du fromage. Son conjoint Arnaud était paysagiste. Mais ce dernier avait un passe-temps qui n’a eu de cesse de grandir : les plantes et la distillerie. “Au début, on fabriquait de l’alcool de gentiane. On cueillait cette plante dans le massif du Haut-Jura, puis on la distillait. J’aimais bien faire des essais d’alcool, pour moi ou les copains. Un jour, on a franchi le pas et cette passion est devenue mon métier”, explique Arnaud Bourgeois.
Le couple a ainsi transformé une ferme à Arçon, dans le Doubs, pour en faire une maison et un atelier. Après avoir obtenu deux récompenses pour son absinthe verte et blanche au Concours Général Agricole du Salon international de l’agriculture de Paris, c’est son pastis du Jura qui a remporté la médaille d’or du Concours mondial de Bruxelles.
Un pastis produit avec 15 plantes, dont de l’absinthe
“On a appelé cette boisson Pastis du Jura, tout en y mettant une petite typicité régionale. On y a donc ajouté de l’absinthe, une plante que l’on trouve beaucoup chez nous, en Franche-Comté. C’est une plante très douce, que l’on mélange à une quinzaine d’autres plantes. On avait très envie de faire connaître l’absinthe en l’emmenant très délicatement dans cette recette. Aussi, notre pastis est distillé et non macéré. C’est assez rare pour cette boisson”, développe Arnaud Bourgeois.
Pour produire un pastis, il y a un carnet des charges à respecter et un taux de plantes et de sucre à ne pas dépasser. “Il doit, par exemple, y avoir de l’anéthol, qui est une des molécules de l’anis. Elle est présente dans le fenouil, l’anis vert, l’aneth… Ensuite, on doit faire analyser notre boisson pour montrer qu’elle est dans les clous.” Le pastis de la distillerie Bourgeois est produit de façon artisanale. Le couple cultive les plantes et les fait sécher, afin de les travailler toute l’année. Autre produit récompensé : le digestif à base de foin.
Un digestif à base de foin unique au monde
“Dans le Haut-Doubs, on cultive le foin. À chaque fois qu’on passait sur les petites routes de nos campagnes, on trouvait toujours que ça sentait très bon. C’est aussi ce foin qui donne les arômes aux fromages que l’on connaît bien ici, comme le comté. On a donc eu envie de le mettre en bouteille, sous deux formes différentes. Un apéritif à 17% qui se boit en début de repas, avec un crémant par exemple. Et puis notre liqueur à base de foin, qui serait plutôt un digestif. C’est un alcool que l’on a créé de toute pièce.” Le digestif a été récompensé au Salon international de Lyon en 2023.
L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération.
