L’Agence de la Biomédecine (ABM) lance une nouvelle campagne de sensibilisation au don de gamètes, intitulée “Faites des parents !”. « En deux ans, la demande de gamètes a été multipliée par 7,5. Nous avons donc des délais d’attente qui se sont allongés, 14 mois en moyenne », explique Marine Jeantet, Directrice Générale de l’ABM. Le message est clair, il faut assumer les changements imposés par le vote de la loi bioéthique de 2021.
Élargir la demande implique de renouveler les stocks
Depuis deux ans, l’accompagnement à la procréation médicale est devenu accessible aux couples de femmes, aux femmes seules et aux couples hétérosexuels. Cet élargissement de la demande se double de changements pour les donneurs. Dorénavant, si un enfant est né du don, il pourra accéder s’il le souhaite à des informations identifiantes sur le.la donneur.se à sa majorité. Cette annonce met en péril le stock. « En mars 2023, on avait encore 90 000 gamètes de donneurs anonymes et on a jusqu’en mars 2025 pour les écouler. Après cette date, il faudra les détruire », souligne Marine Jeantet.
Les informations identifiantes freinent-elles les dons de gamètes ?
Sylvain fait partie des 764 candidats au don de spermatozoïdes de l’année 2022. À 43 ans, ce père de famille a découvert le don via son activité d’écrivain. Il témoigne : « je voulais faire vivre le don à l’un de mes personnages, donc je m’y suis intéressé et j’ai été touché par la démarche. Je ne désire plus d’enfant, c’est très clair dans ma tête. Je ne sais pas ce que je dirai si quelqu’un vient frapper à ma porte, mais s’il faut, je l’aiderai à comprendre ». Il a dû passer divers examens pour cette démarche solidaire :
- Une consultation d’information et d’évaluation médicale (dont une évaluation génétique)
- une consultation psychologique
- Une prise de sang pour les sérologies et le caryotype
- Un recueil de sperme pour l’évaluation des paramètres spermatiques
En 2022, l’agence de la biomédecine a reçu 764 candidats au don de spermatozoïdes et 990 candidates au don d’ovocytes.
