« Faites des parents ! », voilà le nom de la nouvelle campagne de sensibilisation de l’Agence de la biomédecine (ABM). La France a besoin de dons de spermatozoïdes, mais aussi d’ovocytes. « Il n’y a aucun stock pour les ovocytes. Aujourd’hui, ils sont utilisés à peine prélevés », explique Marine Jeantet, directrice générale de l’ABM.
Don de gamètes, le principe d’appareillement
L’Agence de la Biomédecine cherche à sensibiliser de plus en plus de profils rares comme celui d’Anaïs. « Je suis une jeune femme de 22 ans et je suis noire ; je savais que c’était un profil demandé donc j’ai effectué un don », décrit-elle.
La France applique le principe d’appareillement. Lorsqu’une personne a besoin d’un don de gamètes, l’agence de la biomédecine tente de faire en sorte que l’enfant qui naitra ait un maximum de caractéristiques physiques en commun avec ses parents. En clair, si la receveuse d’un don d’ovocyte est noire, elle bénéficiera du don d’une donneuse noire. Si le deuxième parent est brun aux yeux bleus, le couple bénéficiera d’un don de spermatozoïdes d’un donneur qui se rapproche le plus de cette description. « La France est multiple et les demandes concernent toutes les communautés, origines et on a moins de donneurs de ces visages-là. On a du mal à avoir un panel de dons représentatif de tous les Français », poursuit Marine Jeantet.
« Je pense que si ça doit être difficile de recevoir un don, ça doit l’être encore plus si l’enfant issu de ce don ne nous ressemble pas. C’est un acte un peu militant de donner ses ovocytes », explique Anaïs. Les inégalités d’accès au don de gamètes s’expliquent ainsi par le manque de diversité des donneurs et des donneuses. Ce constat pourrait changer à travers la libération de la parole.