Ce sont les tout premiers trophées du genre ! Marlène Schiappa, secrétaire d’État chargée de l’Économie sociale et solidaire, a remis, le 8 mars derniers, les premiers trophées de l’ESS (économie sociale et solidaire) à dix femmes. Dix femmes qui font bouger les lignes dans leur secteur d’activité. Selon carenews, la secrétaire d’État s’est même félicitée de la participation de plus de 300 candidates.
Qui sont les grandes gagnantes des Trophées ESS ?
Parmi les personnes récompensées, Maud Sarda, présidente du Label Emmaüs ; Annick Jehanne, fondatrice de Fashion Greeen Hub – une association à l’origine des plateaux fertiles de Roubaix et Paris pour une mode plus durable – ; Christelle Garnier, administratrice de Biocoop ou encore Marie Glaise, présidente de l’École Gustave.
La secrétaire d’État Marlène Schiappa a chaleureusement félicité les lauréates. Elle a néanmoins appelé à plus de diversité dans les potes à responsabilité. En effet, si l’ESS fait bonne figure en matière d’égalité femmes-hommes, il reste encore du chemin à parcourir.
« L’égalité entre les femmes et les hommes est dans l’ADN même de l’ESS. Le faire ensemble, la non-priorisation du profit, les métiers de soin… les femmes ont un rôle capital dans l’économie sociale et solidaire », explique Pauline Raufaste, chargée d’affaires publiques pour l’association ESS France. Mais elle nuance : « L’ESS, c’est 2,6 millions d’emplois en France occupés à 67% par des femmes ».
Quelle égalité femmes-hommes dans l’ESS ?
Ceci dit, dans les sphères dirigeantes, les femmes sont minoritaires. « 20% des hommes qui composent l’ESS font partie des cadres et des professions intellectuelles supérieures. C’est le cas pour seulement 13% des femmes », détaille-t-elle. Cette inégalité se reflète aussi dans les inégalités salariales, les hommes gagnant un salaire supérieur de 13%.
Mais alors, comment agir ? « De nombreux acteurs de l’économie sociale et solidaire sont moteurs sur cette question et émettent des préconisations chaque jour dans le cadre du conseil supérieur de l’ESS. L’identité même de ce pan de l’économie est propice à cette réflexion », répond Pauline Raufaste.
Il existe notamment tout un travail pour faire progresser la part des femmes dans les conseils d’administration (aujourd’hui de 45%), mieux rédiger les statuts pour donner une part plus grande aux femmes dans les instances, etc. « Il y a aussi tout un tas d’expérimentations, comme avec la crèche Nouvelle-Aquitaine qui a mis en place un système ingénieux permettant d’atteindre la parité dans ses instances de gouvernance », conclut la chargée d’affaires publiques.