Elles ont l’apparence d’une caméra de surveillance. Et pourtant, ce n’en est pas vraiment une. En réalité, les caméras ne filment pas, elles prennent simplement des photos toutes les cinq secondes et analysent les images en temps réel pour détecter les départs de feu précoces. SmokeD a déjà fait ses preuves outre-Atlantique, aux États-Unis et au Canada. Il est actuellement testé dans les Alpes-Maritimes.
En juin dernier, cinq caméras ont ainsi été installées dans la commune de Tourrettes-sur-Loup. Et le bilan est plus que positif, explique Julien Laffite, cofondateur de Firebreak qui développe SmokeD en France. Plusieurs départs de feu ont ainsi pu être identifiés et maitrisés, précise-t-il.
L’intelligence artificielle compare les photos prises toutes les cinq secondes et est capable de détecter une fumée, explique Julien Lafitte. Quand elle en détecte une, elle envoie une alerte à la Force 06 et à la mairie. Une fois l’alerte reçue, il doit impérativement y avoir une confirmation par un œil humain. C’est ce que les pompiers appellent la levée de doute. Le dispositif permet ainsi de réduire davantage le délai entre l’alerte et l’intervention, conclut-il.
Mais l’intelligence artificielle peut-elle se tromper ? Oui, répond Julien. C’est rare, mais ça arrive. Et c’est justement arrivé une fois cet été, explique-t-il. La caméra a alerté d’un probable départ de feu. Il s’est en fait avéré qu’il s’agissait de travaux et de poussière soulevée par ces derniers. L’IA a appris cette nouvelle information et, depuis, n’a plus déclenché d’alarme.
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