Le rechargement des réserves naturelles en eau et des nappes phréatiques n’est “globalement pas fait”, admet Stéphane Rozé. L’éleveur et fromager breton ne veut pas semer la panique, mais “il faut avoir la question à l’esprit”. Surtout que des solutions existent.
Au quotidien, il faut faire attention à sa consommation en eau dès aujourd’hui “pour moins altérer les réserves d’eau”, précise le paysan installé à Erbré, à l’est de Rennes. Pas question pour lui de parler de “guerre de l’eau”, il reste terre à terre. Il plaide davantage pour une amélioration de la communication pour tout le monde, décrivant précisément les ressources en eau disponibles.
Il faut limiter certaines cultures qui, comme le maïs, consomment beaucoup d’eau et sont massivement exportés. Le sorgho pourrait être un de ses remplaçants.
La bio pour améliorer l’eau
Que peut la bio pour l’eau ? “Elle peut énormément de choses”, sourit ce membre de la Fédération nationale de l’agriculture biologique (Fnab). “L’agriculture bio coche la case de la qualité d’eau car elle n’utilise pas de produits chimiques, d’herbicides, de pesticides. Son retraitement va être très faible.” Ces bienfaits sont autant pour l’eau que la terre.
Côté quantité, “comme on travaille avec des engrais de ferme, du compost, on voit augmenter le taux de rétention en eau dans le sol”, précise-t-il.
L’agriculteur plaide pour une réduction des lavages de voiture et une restriction du nombre de piscines individuelles. Surtout, Stéphane Rozé propose que le prix de l’eau soit conditionné aux besoins et aux moyens des citoyens pour ne pas payer le même prix pour laver sa salade ou remplir sa piscine.