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Des réflexes archaïques bien intégrés pour un bon développement

Caroline Saramite est praticienne en intégration des réflexes à Bordeaux. Une technique qui permet, en passant par le mouvement du corps, de rééduquer le système nerveux. Et d'aller mieux.
Mouvements réflexes archaïques
© Evgenia / Adobe Stock
Journaliste

Elle était destinée, par son histoire familiale, à construire des habitations. “Ma famille a les pieds dans le béton depuis plusieurs générations”, raconte Caroline Saramite, praticienne en intégration des réflexes à Bordeaux et coordinatrice France de la méthode MNRI (Masgutova Neurosensorimotor Reflex Integration). “Mon père me disait : un jour tu construiras un immeuble, tu laisseras une trace. La trace que je laisse est invisible mais elle est tellement là.” Elle construit l’intangible, qui soigne.

Caroline Saramite, thérapeute des réflexes
Photo Caroline Saramite

Depuis 5 ans, Caroline Saramite travaille sur nos réflexes archaïques, “les réflexes de vie”, comme elle les appelle, qui sont à la base de notre développement émotionnel, cognitif et moteur. Ce sont les premiers qui existent dans la vie, et ce sont les derniers qui restent à la fin. Elle aide ainsi des enfants avec des difficultés dès la naissance, autistes, qui présentent des tocs. Mais aussi des adultes avec le syndrome de Gilles de la Tourette, Alzheimer, Parkinson. “On aide tout le monde en passant par la peau, le corps et le mouvement.” Une méthode MNRI développée par une professeure de psychologie russe suite à un accident de train. Elle met alors en place un protocole qui permet de sortir du trauma.

Mes enfants m’ont aidée à évoluer

Enfant zèbre, “cette bête à rayures” comme elle se plaît à l’appeler, Caroline Saramite touche à tout, éprouve des difficultés à ne pas être tout à fait dans le moule. Elle tâtonne énormément dans son parcours étudiant, prépare HEC, puis commence une fac d’histoire, puis suit des études d’histoire de l’art, sans jamais vraiment trouver sa place. Elle exerce tout un tas de métiers durant les années qu’elle passe en Afrique, avant de revenir en France pour rejoindre l’entreprise familiale de promotion immobilière.

C’est alors qu’elle tombe sur une émission où elle découvre l’institut Aristote, fondé par Stéphane Dieutre, “une sorte de bilan de compétences mais en plus poussé, qui m’a permis de trouver ma voie. Et ma voie c’était de comprendre comment fonctionnent les choses”. Elle entreprend une formation à la Fabrique à bonheurs à Paris, avant de poursuivre avec l’étude de l’intégration des réflexes.

“On aide tout le monde en passant par la peau, le corps et le mouvement”

Mais ce sont ses enfants qui lui apprennent le plus. Un fils avec une phobie scolaire, qui s’agrippait aux arbres de la cour pour ne pas aller à l’école, et une fille née avec des pieds bots, dont le développement moteur empêché a eu une influence sur le développement cognitif. “Ils m’ont aidée à évoluer.”

La magicienne

Ce sont d’ailleurs ses premiers patients : “La première fois que j’ai posé les mains sur mon fils, il s’est endormi en moins d’une minute. Un sommeil profond. Et s’est réveillé de très bonne humeur.” Elle commence dans la sphère familiale, ses enfants, sa mère, la fille d’une amie. “C’est le plus facile, car on a un peu le syndrome de l’imposteur quand on débute.” Puis, tout est affaire de rencontres et de chance. “Des praticiens m’ont fait confiance, une psychologue EMDR, mon médecin traitant, et tout doucement je me suis fait connaitre auprès des mamans. Maintenant, je travaille avec des écoles, des Ehpad… Et puis, je suis une pipelette quand il s’agit de parler de mon métier”, plaisante-t-elle.

Aujourd’hui, Caroline Saramite poursuit donc cette construction intangible mais tellement gratifiante. Une maman l’appelle la magicienne parce qu’elle a fait des miracles sur son enfant. Ou encore cette jeune fille grande prématurée qui avait une voix haut perchée lors des premiers rendez-vous et qui parle désormais avec une belle voix posée, et qui dit “maintenant, on m’écoute, on m’entend” : “C’est extraordinaire de voir des gens qui avaient besoin de béquilles, voler désormais de leurs propres ailes.” 

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