Ce jour-là, dans une mairie annexe de Limoges, c’est distribution gratuite de pommes de terre. Et pas qu’un peu ! Trois palox contenant plus de 300 kilos chacun. Cette même opération s’est déroulée pendant deux jours sur sept sites de la ville pour un total de 7,5 tonnes écoulées.
Ces légumes sont les surplus qui, faute de bon calibre ou pour des critères esthétiques, n’ont pas alimenté les différents restaurants scolaires de la collectivité. L’opération est ainsi bonne façon de lutter contre le gaspillage alimentaire. Mais surtout, ces pommes de terre sont cultivées localement avec d’autres légumes, dans les serres et sur les terrains autrefois dédiés aux cultures de fleurs qui embellissaient les rues du chef-lieu de la Haute-Vienne.
Changement radical
Car Limoges a pris un virage à 180°. Le projet s’appelle Limoges, ville nourricière et est piloté par Nadine Rivet, adjointe au maire. Son but ? Remplacer le fleurissement de la ville. Celle-ci était pourtant titulaire du label 4 fleurs, soit le plus élevé décerné par le jury des Villes et Villages Fleuris. Désormais, place aux courges, poireaux, salades et autres carottes !
« Cette volonté politique forte, assumée par la municipalité, a d’abord surpris les Limougeauds, explique Nadine Rivet. Mais dans un contexte économique délicat, de plus en plus se rendent compte de l’intérêt d’une telle opération. »
Après le beau, l’utile
Cette opération a donc nécessité une transformation radicale jusque dans le travail des agents de la ville de Limoges. Comme le résume joliment Laure Marliac, la directrice adjointe du service des espaces verts, « avant, on faisait du beau pour du beau, maintenant, nous allons faire de l’utile ! »
Les techniciens des espaces verts, à la forte identité horticole, se muent progressivement en maraîchers en agriculture raisonnée – en attendant la labellisation bio. Et à voir le sourire des habitants qui se pressent ce matin-là devant les quintaux de pommes de terre, force est de constater que le changement est réussi…