Tout a commencé au Togo il y a 7 ans. Elsa Bortuzzo ramène quelques pots de beurre de karité, issus d’une coopérative de femmes, dans ses bagages. Elle monte une petite chaine de production labellisée Yokoumi, un projet associatif où les étudiants sont bénévoles.
Des projets de développement sociaux
“On était toutes les deux (avec Nastassia Martinez, co-fondatrice de Yokoumi NDLR) en train de commencer notre vie professionnelle, qui n’avait pas grand-chose à voir avec cette activité. C’était vraiment le moment où il fallait y croire, se lancer, pousser un cran plus loin, ou bien abandonner. Et on a fait le choix de s’y dédier”, raconte Elsa Bortuzzo. En 2019, Yokoumi devient une société. La structure associative est maintenue pour poursuivre les projets de développement sociaux.
Sept ans plus tard, les jeunes femmes continuent de se fournir dans le même village et de travailler avec la même coopérative, qui produit des cosmétiques bruts, huiles, beurres végétaux, hydrolats… et équitables. Les jeunes femmes travaillent désormais également avec six coopératives de femmes au Maroc.
Un solide projet social
Car, au-delà de proposer des cosmétiques, Yokoumi, c’est aussi un projet social. “D’abord on travaille avec les coopératives, à travers le principe du commerce équitable. On va pouvoir les accompagner pour monter en compétences, acquérir du matériel de production, et on achète les produits au-dessus des prix du marché local”, explique Nastassia Martinez.
“Ensuite, une fois qu’on a revendu nos produits en France, on accompagne des associations qui soutiennent des programmes d’autonomisation économique des femmes, qui vont aider des publics éloignés de l’emploi à démarrer une activité génératrice de revenus, et donc à devenir indépendantes financièrement”.
A chaque achat, un micro-don est intégré, qui correspond à 10% des bénéfices, qui permet de financer ces associations au Togo, au Maroc, dans les pays producteurs, pour avoir un impact plus large avec les communautés avec lesquelles les jeunes femmes travaillent.
Une entreprise à impact positif
“Notre particularité, c’est qu’on travaille beaucoup sur la distribution en vrac pour avoir une démarche zéro déchet ou, en tout cas, aller vers la limitation des emballages à usage unique”, explique Elsa Bortuzzo.
Une fibre engagée qui ne date pas d’hier. “On ne concevait pas notre engagement pour la transition écologique sans le volet social et vice versa”, raconte Elsa. “Pour nous, faire de l’entrepreneuriat c’est avoir un impact. On considère mal l’idée de voir le profit comme la seule marque de réussite d’une entreprise. Notre vrai marqueur de réussite du projet, c’est l’impact qu’on va avoir, écologique et social”, ajoute Nastassia.
“On peut vraiment essayer de transformer la société par des engagements associatifs, quotidiens, par notre consommation et pourquoi pas par la manière dont ont créé une entreprise. Cette entreprise, elle doit contribuer à l’atteinte des objectifs et du sens qu’on veut donner à une société que l’on souhaite plus juste et plus respectueuse de l’environnement”.