Tutiac est une cave coopérative qui réunit 500 viticulteurs depuis 50 ans. « C’est la plus jeune coopérative de Gironde, mais la plus importante en matière de volume et de viticulteurs engagés », avance Stéphane Héraud, viticulteur et président des Vignerons de Tutiac. Ses adhérents apportent donc leurs raisins qui sont vinifiés dans une unité de production commune.
De son côté, Vignobles Gabriel & Co, né à la fin des années 1990, est un collectif d’une trentaine de vignerons réunis sur la rive droite de la Garonne. « Ils sont maitres de leurs vignes, jusqu’à la mise en bouteille. Nous leur apportons de la visibilité, une force commerciale », explique Pauline Réaud, responsable marketing et communication aux Vignobles Gabriel & Co.
Un engagement environnemental
Si les modèles sont différents, ces deux collectifs sont moteurs en matière d’engagement environnemental. « Chez Tutiac, nous sommes engagés dans l’agroécologie. Plus de 25 % de nos surfaces sont bio, soit 1200 hectares sur 5400. Tous nos viticulteurs sont agréés agriculture agro-environnementale de niveau 4. Beaucoup sont certifiés pour plusieurs raisons. D’abord, pour la protection de nos viticulteurs eux-mêmes, de leurs salariés et de leur famille. C’est aussi la réponse à une demande des consommateurs qui sont en attente de plus en plus de vignobles et de boissons biologiques. »
Tutiac teste, expérimente aussi. « Nous avons planté des cépages sur une centaine d’hectares qui ne nécessitent quasiment plus de traitement. » La cave coopérative est également partenaire d’Immunrise Biocontrol. Cette entreprise girondine est spécialisée dans le développement de produits de biocontrôle à partir de micro-organismes marins, en l’occurrence des micros-algues pour lutter contre le mildiou.
« Le volet environnemental est un cheval de bataille. 66 % de nos vins sont en agriculture biologique ou en conversion », explique, pour sa part, Pauline Réaud, qui ajoute que Vignobles Gabriel est certifié en commerce équitable. Le collectif est par ailleurs labellisé Fair for Life.
L’importance du collectif
Dans les deux cas, les structures soulignent l’importance du collectif. « Nous incitons la filière viticole et plus largement agricole à développer des modèles d’entraide, où l’échange l’humain est au centre », explique Pauline Réaud. « Vignobles Gabriel peut être une réponse à la crise du milieu agricole. Nous avons en effet cette notion de juste rémunération du producteur qui est une problématique très importante. Nous espérons que ce modèle tendra à se développer. Et que le partage des richesses sera mieux réparti à l’avenir dans la filière. »
« La transition vers l’agriculture biologique peut faire peur. En effet, cela implique de mettre en jeu sa production, son volume de production. Le fait d’être 500 et d’avoir des précurseurs dans cette transformation fait que le voisin suit, le copain suit, le collègue suit. C’est comme ça que nous sommes passés de 120 hectares bio, il y a 5 ans, à 1 200 aujourd’hui », témoigne de son côté Stéphane Héraud.
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