Les chiens d’assistance ne sont pas vraiment nouveaux. Ils sont depuis longtemps une aide importante pour certaines personnes porteuses de handicap. En revanche, les chiens d’assistance judiciaire est un concept relativement récent, et encore peu développé en France.
Pourquoi ? “Le prix est important, il faut compter 18000 euros rien que pour la formation du chien […] Et la justice française n’aime pas être brusquée, il faut y aller étape par étape”, explique Boris Albrecht, le directeur de la Fondation Sommer pour la médiation animale, même si on sait depuis longtemps qu’un chien peut représenter un véritable atout pour les enfants.
Pourtant, ce procédé a déjà fait ses preuves outre-Atlantique, où il est né sous l’impulsion de l’ancienne procureure de Seattle, grande ville au nord de la Côte ouest du pays. Elle possédait un chien d’assistance pour son fils autiste. Elle a remarqué combien ce chien pouvait aider son enfant, simplement par sa présence, à engager une conversation et à établir des contacts. Elle a alors pensé qu’il pourrait être intéressant de mettre cet atout au service des victimes présumées, notamment les plus jeunes, qui peuvent souvent avoir de la difficulté à parler face aux juges ou aux enquêteurs.
120 personnes accompagnées
Cette méthode, développée en partenariat avec le FBI, a été repérée par un autre magistrat, français celui-là, Frédéric Almendros, ancien procureur de la République de Cahors. Avec l’association Handi Chiens et la Fondation Sommer, il a réussi à l’importer dans l’Hexagone où Lol, un labrador et premier chien assistant judiciaire sur notre territoire, a commencé à travailler dès 2019. En trois ans de service, il a déjà accompagné 120 personnes et a depuis été rejoint dans sa mission par cinq autres chiens dont le dernier, Rancho, œuvre dans la région de Nîmes.
Il faut compter deux ans pour former un chien à cette activité, certaines races sont plus prédisposées que les autres, notamment les labradors et les goldens.