“Ma femme est kiné. Il y avait une demande un peu plus thérapeutique dans son cabinet, après les soins manuels. Il fallait penser à un nouveau modèle de thérapie par le chaud ou par le froid. À ce moment-là, ma belle-mère n’avait plus trop envie de continuer son activité de bouillottes en noyaux de cerises. Lors d’un repas de famille, elle se tourne vers moi et me demande si ça me plairait de reprendre son entreprise. Je ne savais pas coudre, ni repasser. En y réfléchissant, je me suis dit pourquoi pas”, explique Norton Afonso, gérant de Cerises et Cie.
Des bouillottes sèches en tissu biologique
Les tissus utilisés pour ces bouillottes sont français. Beaucoup viennent de la maison Thevenon, située à Paris, ou alors de la manufacture française des textiles d’ameublement dans le Haut-Rhin. Norton travaille aussi avec la manufacture Métis, située à moins de 100 kilomètres de son atelier. “À la tête de cette manufacture, il y a un homme entre 30 et 40 ans, qui a récupéré de nombreux vieux métiers à tisser. Il fait lui-même tous ses tissus. Il propose des tissus en lin et en coton avec du bio. C’est une pépite, car on a de plus en plus de mal à se procurer des tissus surtout bio”, raconte Norton.
Les noyaux de cerises provenant directement des agriculteurs
Au départ, Norton et Marlène récupéraient les noyaux chez des petits producteurs. Ils devaient s’occuper du nettoyage des noyaux, ce qui leur prenait énormément de temps. C’était un lavage dépendant de la météo puisque le temps doit être ensoleillé pour faire sécher les noyaux à l’air libre. Aujourd’hui, ils travaillent avec des agriculteurs qui s’occupent de cette étape. Norton et Marlène achètent donc directement les noyaux propres. “Le noyau de cerise a la qualité d’être solide et durable. Si vous mettez un noyau dans un compost et que vous revenez un an après, il sera toujours là. On peut laver les bouillottes à la machine. Il n’y a aucun risque de germe ou de pourriture”.
Les bouillottes en noyaux de cerise : une vieille tradition alsacienne
Autrefois, les Alsaciens plaçaient dans la journée leurs noyaux de cerises sur le Kachelofen ou sur un poêle en faïence pour réchauffer, le soir, leurs lits glacés. Les noyaux étaient glissés dans une chaussette, une manche de chemise ou un coin de drap. “Les anciens en Alsace ne jetaient rien. Ils récupéraient les queues de cerises pour en faire des tisanes. Les fruits, ils en faisaient des confitures ou des compotes. Et les noyaux de cerises, ils les utilisaient pour réchauffer leurs lits. C’est de là qu’est née la bouillotte en noyaux de cerises”, souligne Norton.
Site internet : Cerise et Cie