Nicolas Thyébaut, Thomas Cervetti et Basile Gentil ont permis à l’industrie du surf d’opérer un virage. Le secteur n’avait pas vraiment évolué depuis 60 ans. Ils ont ainsi développé des planches et accessoires biosourcés avec leur entreprise, Nomad’s surfing. Et œuvrent désormais dans la préservation des océans.
“On nous prenait souvent pour une association, raconte Thomas Cervetti. On a commencé par des dépollutions où on échangeait avec des acteurs associatifs, des écoles. On a commencé à être sollicités pour parler de tel ou tel sujet. On s’est dit ok mais il faut structurer tout ça alors on s’est formé, notamment à la fresque océane.”
La fresque océane sont des ateliers de trois heures, déclinables selon les sensibilités et les intérêts du public. Les animateurs peuvent aussi faire le lien avec les activités de l’entreprise, s’ils interviennent en milieu professionnel. Ils abordent les questions de réchauffement climatique, de surpêche ou de pollution plastique, via les activités marines, offshore ou les transports de containers. Une partie plus ludique de cette sensibilisation à la préservation des océans est possible avec des casques de réalité virtuelle grâce auxquels on peut surfer ou faire du canoé en Arctique, au contact des manchots et des orques.
Il y en a pour tous les goûts et tous les publics. L’idée étant de faire réfléchir les participants de manière collaborative et participative au travers d’une centaine de cartes sur les apports que nous offre l’océan mais aussi toutes les menaces auxquelles il fait face.
Préservation des océans : la sobriété reste le maître-mot
Un autre volet de ces ateliers porte sur l’économie circulaire et le recyclage du plastique. Des machines issues du concept néerlandais Precious plastic sont utilisées, dont le concept a été mis en open source, donc disponible partout dans le monde et par tous. Thomas et ses acolytes partent de plastiques post-consommation, pouvant provenir d’une dépollution et fournis par l’hôte, qui vont être broyés, transformés en copeaux, sous les yeux de l’audience, fondus puis ensuite injectés dans un moule pour en faire un nouvel objet qui va servir dans l’atelier. “Tout cela permet d’illustrer le fait que nos plastiques, nos déchets ne sont pas une tare, mais ont de la valeur, qu’on peut leur donner une seconde vie, d’où l’importance du recyclage”, précise Thomas Cervetti.
Seulement, le recyclage n’est pas non plus la recette miracle. “Beaucoup de gens pensent tout bien faire. Mais en fonction des centres de tri, de leur capacité, des machines qu’ils ont, tout n’est pas aussi simple. On en vient vite au fait que même si c’est recyclé, ça a toujours un impact. Le recyclage, c’est aussi de la consommation, ça a un impact en termes d’énergie, d’impact et d’eau. Le meilleur déchet, c’est celui qu’on ne produit pas. La sobriété reste le maître-mot et c’est souvent l’idée finale qu’on a, nous, dans nos ateliers.”
Un impact à travers les enfants
Des ateliers pendant lesquels les enfants sont très actifs et impliqués. Nomad’s surfing travaille souvent avec l’association la Water family qui intervient justement beaucoup dans les écoles, laquelle se concentre sur les enfants parce que ce seront les futurs consommateurs mais c’est aussi parce que c’est à travers eux qu’on peut insuffler de nouvelles habitudes dans les foyers. “Sensibiliser les adultes, ça prend plus de temps. Quand on a ses habitudes à 30/40 ans, on est moins à même de changer. En revanche, quand ce sont nos enfants qui nous le demandent, on voit ça d’un autre œil. On dit souvent qu’on n’hérite pas la planète de nos ancêtres mais qu’on l’emprunte à nos enfants.”
Thomas, Basile et Nicolas organisent des ateliers partout en France et pour tous les publics, il suffit de les contacter.