Nous ne sommes pas tous égaux face aux changements saisonniers. En hiver, les jours raccourcissent et le froid s’installe. Bien que cette saison signifie que les fêtes de fin d’année arrivent, pour certains, elle s’accompagne d’un gros coup de blues… ou d’une véritable dépression saisonnière.
Rencontre avec Boris Chaumette, psychiatre et enseignant à Paris, pour parler de ce qu’on appelle aussi le Trouble Affectif Saisonnier.
AirZen Radio. Quels en sont les symptômes d’une dépression saisonnière ?
Boris Chaumette. C’est une phase dépressive qui se répète tous les ans, le plus souvent en hiver. C’est une vraie dépression, définie par des critères. Nous pouvons l’objectiver sur le plan diagnostique. Cela se caractérise par, au moins, soit une tristesse de l’humeur, soit une anhédonie. Il y a aussi un autre cortège de symptômes : des difficultés à se concentrer, à trouver le sommeil, des problèmes d’appétit, des pleurs. Les dépressions sont des maladies très fréquentes : 10% des gens feront une dépression au cours de leur vie. C’est 6 millions de Français.
Quelles en sont les causes ?
Deux choses entrent en compte : la température et la luminosité. La lumière a ainsi une véritable influence sur notre moral. Le fait d’être exposé au soleil peut être protecteur des symptômes de dépression. Lorsque je travaillais aux urgences, nous observions des pics d’activité pendant les saisons. Lors des périodes où le climat est morose, on observait une augmentation des personnes qui venaient avec des symptômes de dépression.
Comment sortir de la dépression saisonnière ?
On parle beaucoup des stratégies d’exposition à la lumière, par des lampes de luminothérapie. Mais on peut aussi s’exposer volontairement à une lumière naturelle, le matin, par exemple, pour ensoleiller sa journée. Aussi, l’hygiène de vie fait du bien au psychisme : se coucher à heure fixe, prendre du temps pour faire du sport, voir des amis… C’est protecteur. Mais si les symptômes sont trop intenses, il ne faut pas mettre de côté les traitements médicamenteux.
Pratique. Numéro national de prévention au suicide : 31 14