Quand elle quitte son Cherbourg natal à l’âge de 18 ans pour aller travailler pendant quelques mois aux États-Unis, Julia Meunier ne sait pas qu’elle ne remettra plus les pieds en France avant deux ans. Le Covid est passé par là, transformant le séjour en exil.
L’histoire (et, en l’occurrence celle qui la raconte) ne dit pas si son envie de s’expatrier a réellement pris corps au cours de cet interminable contretemps. Toujours est-il que, le fracas de la pandémie retombé, c’est une jeune étudiante que l’on retrouve trois ans plus tard, toujours aux États-Unis, mais dans une nouvelle région le Maryland. Et la jeune fille n’a, entre-temps, pas perdu un gramme de fascination pour ce pays. Elle trouve l’Américain moyen certes individualiste, mais nettement plus ouvert, plus naturel, plus enthousiaste que l’est le Français moyen.
Néanmoins, et c’est ce qui frappe le plus quand on parle avec Julia, la jeune fille pense qu’elle se sentirait bien partout dans le monde, sauf en France. En résumé, elle aime son pays, beaucoup moins celui qui l’habite. Et ce moteur que constitue l’envie d’être ailleurs est original, rare, surtout chez une jeune fille pas encore installée dans la vie. Néanmoins, c’est très certainement lui qui l’aide, au quotidien, à oublier qu’elle vit tout de même à 6000 kilomètres de sa famille.