Comme pour beaucoup de créations d’entreprises, tout part d’une expérience personnelle. Ce fut le cas pour Elise Thibault-Gondré avec sa plateforme d’engagement solidaire pour les salariés : Day One, fondée fin 2019.
Auparavant dans le domaine de la finance, elle s’est posé la fameuse question du « sens au travail ». N’y trouvant pas son compte, elle a tout quitté pour faire une mission humanitaire de réinsertion sociale à Katmandou, au Népal. « Là-bas, je me suis rendu compte que le monde associatif fonctionnait comme une entreprise et qu’il y avait un besoin de compétences au bon moment », confie-t-elle.
« Leboncoin » des actions solidaires
De retour en France, elle se met en lien avec des acteurs des ressources humaines. Ils lui font part du fait qu’eux aussi sont impactés par cette question de « sens au travail ». « Il faut dire que 25% des collaborateurs ne l’ont pas trouvé, déclare Elise. D’où cette idée de créer Day One. Elle permet aux salariés qui veulent trouver du sens de rencontrer des associations. Ils vont, par exemple, les aider à se développer, leur prêter leurs compétences – ce qu’on appelle du mécénat de compétences -, du temps, aider les bénéficiaires. C’est en quelque sorte un grand « Leboncoin » des actions solidaires. »
Ce réseau est gratuit pour les salariés et les associations. C’est en effet l’entreprise qui paye un abonnement mensuel. Les structures avec lesquelles travaillent Day One, près de 700, proposent des missions en fonction de leurs besoins. Elles sont en lien avec les 17 Objectifs de développement durables de l’ONU comme le handicap, l’inclusion, l’insertion, le climat, entre autres. Du côté du collaborateur, celles qui lui sont suggérées le sont en fonction de son profil. Ça peut être de la distribution de repas chauds, du mentoring, refaire un site internet… Elles peuvent durer quelques heures, jours ou mois et se situent près de chez lui.
Valoriser les compétences
Par ailleurs, permettre au salarié de trouver du « sens au travail » contribue à son bien-être. « On a beaucoup de phénomènes de « quiet quitting », cette démission silencieuse, explique la fondatrice de Day One. Mais au vu du contexte économique, certains ne démissionnent pas et font le strict minimum. Il n’empêche qu’il n’y a pas d’épanouissement parce que le travail ne correspond pas à leurs valeurs. Cela peut mener au burn out. » Aussi, certains montent leur propre structure associative en parallèle, ce qui cause de l’épuisement, note Elise.
Côté entreprises, celles-ci remarquent un manque de motivation, d’implication et de performance de la part de leurs collaborateurs. Pour pallier ces problématiques, « on leur dit d’allouer des jours pour que les employés puissent allier parcours professionnel et d’intérêt général, comme ça, leurs compétences ont du sens », conclut la présidente de Day One.
Actuellement sur Day One, il y a plus de 1500 missions et plus de 5 000 collaborateurs engagés. Ce sont essentiellement les petites et moyennes entreprises qui sont accompagnées.