Dans ma dure vie de journaliste jardin, l’hiver est une saison délicate, car tout est un peu en dormance. Il me faut donc chercher des jardins des quatre saisons. Et c’est ainsi que j’ai rencontré Frédéric Brunel, le créateur du Jardin du Mayet à Augerolles, dans le Puy-de-Dôme. Là, à 600 m d’altitude et dans un microclimat froid et humide, il a réussi à créer un jardin à vivre tout au long de l’année.
Jardin d’ambiances
Un « exploit » rendu possible par une passion qui, contrairement à beaucoup de jardiniers, n’était pas une vocation. Il aura fallu la lecture du livre sur le sublime Vastérival, lui aussi un jardin des quatre saisons, pour que Frédéric se jette à corps perdu dans le jardinage. Chez lui, sur à peine 1000 m², il a créé un jardin d’ambiances.
Il l’avoue lui-même : les écorces et les feuillages l’intéressent presque plus que les fleurs. En les associant à des persistants, il en fait des ponctuations qui font ressortir le reste. Même si ses plantations sont denses, elles restent subtiles. Frédéric a le souci de la transparence et, longtemps, son jardin est resté exubérant sans jamais être oppressant.
Place au minéral
Aujourd’hui, le Mayet est toujours un jardin des quatre saisons, mais il se décline un peu différemment. Le minéral y est de plus en plus présent. Ce qui ne veut pas dire qu’il a pris la place du végétal, au contraire. Frédéric choisit désormais des plantes qui viennent habiller ses zones de rocailles. Des plantes d’interstices en somme, plus délicates, et qui demandent un regard plus aigu. Le sien, mais aussi celui des visiteurs avec qui notre jardinier aime à partager ses découvertes.